Le monde en 2007

De nouvelles données sont disponibles. Partout, la croissance démographique est en ralentissement. Sauf en Afrique.

Publié le 10 septembre 2007 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique comptait 944 millions d’habitants à la mi-2007, contre 906 millions il y a deux ans. Sa population s’accroît chaque année d’une vingtaine de millions d’individus, soit l’équivalent d’un pays comme la Côte d’Ivoire. Le monde, pendant la même période, est passé de 6,477 milliards à 6,625 milliards d’habitants. L’augmentation annuelle ainsi enregistrée, environ 75 millions d’habitants, correspond à peu près à la population actuelle de la Turquie. Avec 3,4 milliards d’habitants, les sept pays les plus peuplés (Chine, Inde, États-Unis, Indonésie, Brésil, Pakistan, Bangladesh) représentent plus de la moitié du total mondial (voir tableau).
Ces indications sont fournies par le dernier numéro de Population & Sociétés, le bulletin de l’Institut national d’études démographiques (Ined, Paris). Tous les deux ans, cet organisme français présente un tableau détaillé de la population mondiale, pays par pays. Les données proviennent pour l’essentiel du Population Reference Bureau des États-Unis. Des taux de natalité et de mortalité à l’espérance de vie en passant par la proportion des moins de 15 ans ou le revenu national par habitant, une douzaine d’indicateurs sont retenus. Les chiffres sont des projections fondées sur un recensement récent, sur des données nationales officielles ou encore sur un calcul de l’ONU.
Comme on le sait, la croissance démographique mondiale est en net ralentissement. Elle a culminé à 2,4 % par an dans les années 1960. Elle n’est plus que de 1,2 % aujourd’hui. L’Afrique fait exception. Le taux de natalité y est encore de 38 , alors que la moyenne mondiale s’établit à 21 . L’indice synthétique de fécondité (ISF), qui mesure le nombre d’enfants par femme en âge de procréer, est de 5 pour le continent pris dans son ensemble, contre 2,7 en moyenne dans le monde.
Encore ces chiffres cachent-ils de très grandes disparités. Si l’ISF s’élève à 5,5 en Afrique orientale et à 5,7 en Afrique occidentale pour grimper à 6,3 en Afrique centrale, il tombe à 3,1 au nord du continent et à 2,8 au sud. Si l’on compare les pays les uns aux autres, les écarts sont encore plus frappants puisque l’indice passe de 7,1 au Niger et en Guinée-Bissau (record du monde) à 1,7 à Maurice. Les habitants de l’ancienne île de France ne font désormais pas plus d’enfants que les Belges et les Néerlandais. Quant aux Tunisiens, avec un ISF de 2,0, ils ont le profil démographique des Français.
Avec ses 944 millions d’habitants, l’Afrique représente en 2007 un peu plus de 14 % de la population mondiale. En 2025, avec 1,360 milliard d’habitants sur un total de 7,965 milliards, sa part passera à 17 %. Et elle aura presque rattrapé l’Inde et la Chine, qui compteront respectivement 1,391 milliard et 1,476 milliard d’habitants.
Si les indicateurs démographiques de l’Afrique ne laissent pas d’inquiéter – compte tenu des retards du continent en matière économique et donc de sa capacité à faire face à un tel surcroît de population -, il en est un qui apparaît sous un jour un peu moins sombre : la proportion de personnes atteintes du sida, sensiblement inférieure à celle enregistrée il y a deux ans. C’est le cas tout particulièrement des pays d’Afrique australe, les plus touchés par la maladie, où le pourcentage des 15-49 ans infectés est passé de 22,6 à 19,3. Las ! prévient Gilles Pison, qui commente les chiffres livrés par l’Ined dans son bulletin, l’épidémie n’a pas reculé, elle a même encore progressé. Seulement, on est dans un domaine où les quantifications ne peuvent être que très approximatives. Et les données recueillies ces dernières années ont amené les spécialistes à réviser à la baisse leurs estimations.

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