La Société générale en difficulté en Tunisie

Publié le 10 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

La banque française Société générale rencontre de sérieuses difficultés en Tunisie avec sa filiale, l’Union internationale de banques (UIB), reprise en novembre 2002. Après avoir publié ses résultats annuels 2006 un trimestre après le reste de la profession, l’UIB s’est vue retoquée par l’un de ses commissaires aux comptes, Deloitte, l’autre, Ernst & Young, les accueillant avec beaucoup de réserves. Dans la ligne de mire, le sous-provisionnement très important de la cinquième banque privée du pays en termes de produit net bancaire. Selon Deloitte, « le besoin de provision complémentaire sur les créances à la clientèle est estimé à 116 millions de dinars (90,4 millions de dollars) ». Un chiffre tout simplement astronomique pour un établissement dont les capitaux propres s’élevaient fin 2006 à 165,4 millions de dinars et dont le résultat net a été nul en 2006 Le marché boursier tunisien n’a pas tardé à réagir, la valeur perdant 13 % entre la mi-juillet et la fin août. Quant à Philippe Amestoy, directeur général depuis fin 2003 (et auparavant directeur général adjoint), il a été débarqué, remplacé à la tête de l’UIB par un autre cadre de la Société générale, Dominique Poignon.
Depuis le rachat de la banque – la première privatisation bancaire du pays – en 2002, la Société générale accumule les désillusions. Un différend très marqué l’a opposée dès 2003 à la Banque centrale pour la nomination du directeur général – les Tunisiens souhaitant que ce soit un compatriote – et concernant le degré d’autonomie de l’établissement vis-à-vis des autorités monétaires. Résultat, malgré un travail d’assainissement du bilan et une recapitalisation, l’UIB reste très en deçà des niveaux de rentabilité affichés par les autres banques de la place. Au final, les quatre ans du groupe français à la tête de la banque tunisienne se soldent par un résultat net cumulé négatif Sur la même période, le produit net bancaire de l’UIB a progressé de 14 % environ, contre 34 % pour la première banque privée du pays, la BIAT.
Alors que la cession de 60 % du capital de la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK) par les États tunisien et koweitien doit aboutir début octobre, le bilan des privatisations bancaires en Tunisie reste délicat dans un secteur très affecté par le poids des créances douteuses. Fin 2006, un an après la reprise de la Banque du Sud, son nouvel actionnaire, le marocain Attijariwafa Bank, a frappé un grand coup en affichant des provisions massives de 180 millions de dinars. Logiquement, sa filiale tunisienne est donc passée d’une perte de 4 millions de dinars, en 2005, à 176 millions de dinars, en 2006. Cette opération a fait chuter ses capitaux propres d’un tiers.

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