Maroc-Afrique : au-delà des bonnes intentions

Pour toucher le sud du Sahara, le Maroc ne ménage pas ses efforts. Mais les échanges restent faibles.

Forum ivoiro-marocain à Abidjan, le 25 février, présidé par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et le roi Mohammed VI. © Émilie Régnier/JA

Forum ivoiro-marocain à Abidjan, le 25 février, présidé par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et le roi Mohammed VI. © Émilie Régnier/JA

Publié le 13 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est la deuxième tournée africaine du roi du Maroc en moins d’un an. Un déplacement de plusieurs semaines qui a débuté au Mali le 18 février, avant de se poursuivre en Côte d’Ivoire et en Guinée et de s’achever au Gabon. Accompagné de ses proches conseillers, de ministres importants et d’une centaine d’hommes d’affaires de premier plan, Mohammed VI entend booster les échanges entre son pays et l’Afrique subsaharienne.

Faibles

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Ceux-ci ont été multipliés par quatre depuis son intronisation, en 1999, mais restent très faibles. En 2012, ils n’ont pas dépassé 16 milliards de dirhams (environ 1,4 milliard d’euros), soit treize fois moins que les échanges de la France avec ces mêmes pays et à peine 2 % du volume global du commerce extérieur marocain. « Ce n’est pas faute de volonté. Il y a encore d’énormes entraves qui empêchent les entreprises de faire du commerce avec ces pays », explique un consultant casablancais spécialisé dans les marchés subsahariens.

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En mai 2013, le cabinet Grant Thornton ciblait une réglementation douanière trop contraignante, des coûts logistiques exorbitants, un manque de liaisons maritimes et routières, la faiblesse des systèmes d’assurance à l’export… « Le Maroc ne dispose pas d’une offre exportable assez riche : elle est concentrée sur les produits alimentaires, le textile et les phosphates. Pas de quoi damer le pion à des pays comme la Chine, le Brésil ou l’Inde », signale notre consultant.

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Dynamiser

Faute de pouvoir vendre ses produits, le royaume exporte ses success-stories dans la finance, l’immobilier, le tourisme, l’agroalimentaire ou les infrastructures, surfant sur les relations politiques et diplomatiques qu’il entretient avec les États subsahariens. Et, d’après notre spécialiste, « l’installation d’opérateurs privés marocains en Afrique reste le meilleur moyen pour dynamiser les échanges commerciaux. Quand Anas Sefrioui [PDG du groupe Addoha] construit des logements à Abidjan ou ailleurs, l’essentiel des matières est importé du Maroc ».

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