Sénégal : comment le TER de Macky Sall a déraillé

Le train express régional roulera-t-il un jour ? Alors que ce grand projet devait être le symbole de l’émergence du pays, les nombreux reports de sa mise en circulation font désormais les choux gras de l’opposition.

Le président Macky Sall dans un TER,  la gare de Dakar, le 14 janvier 2019. © DR / présidence Sénégal

Le président Macky Sall dans un TER, la gare de Dakar, le 14 janvier 2019. © DR / présidence Sénégal

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 2 juillet 2021 Lecture : 8 minutes.

Depuis le bureau du directeur, au deuxième étage du bâtiment de briques ocre, la vue est imprenable. Plusieurs rames flambant neuves, immaculées ou presque, sont entreposées là. Un peu plus loin, on aperçoit les toits de Colobane, la deuxième gare la plus importante de Dakar après celle du centre-ville. Frédéric Bardenet ouvre la fenêtre : « Vous voyez, ce sont de vraies rames ! Est-ce qu’elles sont en train de prendre la poussière ? »

Le Français est le directeur général de la Seter, une filiale de la SNCF qui sera chargée de l’exploitation et la maintenance du train express régional (TER) à ses débuts, mission qui sera ensuite confiée à une structure sénégalaise. S’il insiste pour montrer que tout le monde s’active pour qu’il soit mis en service rapidement, c’est parce qu’il sait que beaucoup de Sénégalais commencent à douter sérieusement qu’ils monteront un jour dans ce train censé révolutionner le transport urbain de la capitale sénégalaise.

Rames à quai

La gare de Dakar. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA

La gare de Dakar. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA

Une nouvelle date a pourtant été annoncée, le 5 mai dernier, par le président Macky Sall lui-même. Il a promis que le TER roulerait avant la fin de l’année. Une échéance jugée réaliste par l’ensemble des acteurs interrogés par Jeune Afrique. Mais qui y croit encore ?

À partir du moment où le chef de l’État a circulé lui-même à bord du train express régional, les Dakarois s’attendaient à pouvoir eux aussi profiter très vite de ce nouveau mode de transport. C’était le 14 janvier 2019, à la veille de l’élection présidentielle. Macky Sall a été réélu pour un second mandat mais, deux ans et demi plus tard, les rames sont toujours à quai. « La première chose dont les gens nous parlent, c’est du retard », admet Aminata Dia, chargée par la Seter de faire connaître le TER avant sa mise en circulation.

Bien s’informer, mieux décider

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