Bénin : le gouvernement de Patrice Talon a-t-il sous-estimé le risque jihadiste ?

Un rapport faisant état d’une inquiétante recrudescence de la violence dans le pays a provoqué de forts remous à Cotonou. Ses auteurs affirment notamment que des jihadistes agissent sur le territoire béninois et que les autorités s’emploient à minimiser la menace. Officieusement, ces dernières démentent son contenu et critiquent sa méthodologie.

Le président Patrice Talon lors des célébrations du 56e anniversaire de l’indépendance du Bénin, le 1er août 2016. © DR / Présidence Bénin

Le président Patrice Talon lors des célébrations du 56e anniversaire de l’indépendance du Bénin, le 1er août 2016. © DR / Présidence Bénin

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Publié le 16 juin 2021 Lecture : 5 minutes.

C’est un pavé dans la mare du gouvernement béninois, alors que le président Patrice Talon vient à peine d’entamer son second mandat. Un rapport assure que la violence politique s’est accentuée depuis l’arrivée au pouvoir du chef de l’État, que les heurts entre agriculteurs et éleveurs tendent à se transformer en conflits ethniques et même que les jihadistes qui sévissent au Burkina et au Niger voisins prennent de plus en plus leurs aises dans le nord du pays.

Les auteurs affirment en outre que « le gouvernement Talon semble dissimuler délibérément ces problèmes au public (tout en travaillant dans les coulisses pour y répondre) ». Sollicités par Jeune Afrique, la présidence et le gouvernement n’ont pas souhaité répondre. En revanche, plusieurs sources proches du président ont très vivement critiqué ce document sous couvert d’anonymat.

Publiée par Clingendael, un think tank néerlandais, l’enquête s’appuie notamment sur les travaux de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED) pour livrer une analyse inquiétante de la situation sécuritaire des régions septentrionales du Bénin. Kars de Bruijne, l’auteur principal du texte, souligne en outre qu’ACLED a travaillé, à partir du mois de mars 2020, avec une organisation locale – dont le nom n’a pas été divulgué – pour obtenir des données.

Au centre des violences, les parcs du Pendjari et du W

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