Maroc : ce que OCP veut vraiment faire de Ben Guerir

Avec une « ville verte » et le campus de Mohammed-VI-Polytechnique, le géant des phosphates propose un nouveau type de développement économique.

Université Mohammed VI Polytechnique à Ben Guerir. © Baptiste de Ville d’Avray / Hans Lucas

Université Mohammed VI Polytechnique à Ben Guerir. © Baptiste de Ville d’Avray / Hans Lucas

Publié le 19 juillet 2021 Lecture : 2 minutes.

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À 70 km au nord de Marrakech est implantée la ville minière de Ben Guerir, d’où l’OCP tire une bonne partie de ses phosphates. Au sud-est de cette cité de 100 000 habitants, un ensemble de nouvelles constructions singulières attire l’attention des visiteurs.

La fraîcheur et la verdure du campus de l’université Mohammed-VI-Polytechnique (UM6P), construit en 2017, contrastent avec l’atmosphère des quartiers historiques de Ben Guerir, connue pour ses chaleurs estivales étouffantes. Le site s’étend sur 33 hectares au cœur de ce qui s’appelle, depuis 2009, « la ville verte de Ben Guerir ». Le lieu fascine par l’agencement particulier des jardins et des bâtiments, en jouant avec les ombres dans un style architectural à la fois moderne et marocain.

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« Si Ben Guerir était uniquement connue pour sa mine de l’OCP et pour sa base militaire aérienne – la plus grande du pays –, maintenant on parle de nous parce que des étudiants viennent de partout », se réjouit un commerçant. La cité a beaucoup souffert depuis que l’autoroute Casa-Marrakech, qui évite Ben Guerir, a été inaugurée en 2008.

OCP qui finance intégralement le campus, désire impulser à la ville une autre dynamique économique que celle de la mine. La cité a deux grandes ambitions : universitaire et économique d’une part, avec l’implantation de programmes d’enseignement d’excellence attirant les investisseurs ; environnementale d’autre part, avec la plantation de jardins économes en eau et bénéfiques aux habitants.

Les initiateurs du projet ont promis d’ériger le site comme un pôle universitaire de rang mondial, avec l’UM6P comme vaisseau amiral. Le modèle du géant phosphatier, et de son président, Mustapha Terrab, est celui des campus américains s’étendant sur un large foncier.

Qualité des partenariats

Sur ce même terrain, outre les facultés de l’UM6P, il y a aussi l’école de code 1337, une des deux répliques marocaines de l’école française 42 de Xavier Niel, ainsi qu’un lycée d’excellence – dont 17 élèves ont intégré l’école Polytechnique de Paris en 2020.

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L’UM6P doit préparer une nouvelle génération de talents dans les domaines des sciences, des nouvelles technologies, du management et de l’entrepreneuriat, avec pour objectif d’attirer à proximité des entreprises différentes de l’OCP. Pas moins d’une trentaine de programmes d’enseignement sont dispensés. La plupart bénéficient de laboratoires permettant aux étudiants un apprentissage par la pratique.

Ils sont actuellement plus de 2 000 étudiants, sélectionnés sur dossier, à arpenter le campus. L’UM6P essaie d’aller chercher des jeunes dans les régions marocaines défavorisées et isolées. La fondation OCP finance les cours de 70% des étudiants dont le coût s’élève à environ 100 000 dirhams par an (9 238 euros). Elle subventionne aussi leurs frais du quotidien à hauteur de 50 % .

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Le groupe veille à la qualité des partenariats dans ses domaines de prédilection, comme ceux noués avec l’école des Mines de Paris ou le Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis. L’entreprise publique compte s’appuyer sur l’UM6P pour faire de son site extractif de Ben Guerir une mine digitalisée. La proximité de Casablanca, où l’OCP  a son siège, à moins de deux heures de route, permet aussi des échanges fructueux entre scientifiques et cadres du groupe.

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