Maroc : ce que OCP veut vraiment faire de Ben Guerir
Avec une « ville verte » et le campus de Mohammed-VI-Polytechnique, le géant des phosphates propose un nouveau type de développement économique.
Responsabilité sociétale des entreprises : les recettes qui marchent
Embaucher, fabriquer, s’approvisionner sur place… Voici sept exemples de partenariats qui ont permis à des groupes de concilier leurs performances avec le développement des régions et des communautés alentour.
À 70 km au nord de Marrakech est implantée la ville minière de Ben Guerir, d’où l’OCP tire une bonne partie de ses phosphates. Au sud-est de cette cité de 100 000 habitants, un ensemble de nouvelles constructions singulières attire l’attention des visiteurs.
La fraîcheur et la verdure du campus de l’université Mohammed-VI-Polytechnique (UM6P), construit en 2017, contrastent avec l’atmosphère des quartiers historiques de Ben Guerir, connue pour ses chaleurs estivales étouffantes. Le site s’étend sur 33 hectares au cœur de ce qui s’appelle, depuis 2009, « la ville verte de Ben Guerir ». Le lieu fascine par l’agencement particulier des jardins et des bâtiments, en jouant avec les ombres dans un style architectural à la fois moderne et marocain.
« Si Ben Guerir était uniquement connue pour sa mine de l’OCP et pour sa base militaire aérienne – la plus grande du pays –, maintenant on parle de nous parce que des étudiants viennent de partout », se réjouit un commerçant. La cité a beaucoup souffert depuis que l’autoroute Casa-Marrakech, qui évite Ben Guerir, a été inaugurée en 2008.
OCP qui finance intégralement le campus, désire impulser à la ville une autre dynamique économique que celle de la mine. La cité a deux grandes ambitions : universitaire et économique d’une part, avec l’implantation de programmes d’enseignement d’excellence attirant les investisseurs ; environnementale d’autre part, avec la plantation de jardins économes en eau et bénéfiques aux habitants.
Les initiateurs du projet ont promis d’ériger le site comme un pôle universitaire de rang mondial, avec l’UM6P comme vaisseau amiral. Le modèle du géant phosphatier, et de son président, Mustapha Terrab, est celui des campus américains s’étendant sur un large foncier.
Qualité des partenariats
Sur ce même terrain, outre les facultés de l’UM6P, il y a aussi l’école de code 1337, une des deux répliques marocaines de l’école française 42 de Xavier Niel, ainsi qu’un lycée d’excellence – dont 17 élèves ont intégré l’école Polytechnique de Paris en 2020.
L’UM6P doit préparer une nouvelle génération de talents dans les domaines des sciences, des nouvelles technologies, du management et de l’entrepreneuriat, avec pour objectif d’attirer à proximité des entreprises différentes de l’OCP. Pas moins d’une trentaine de programmes d’enseignement sont dispensés. La plupart bénéficient de laboratoires permettant aux étudiants un apprentissage par la pratique.
Ils sont actuellement plus de 2 000 étudiants, sélectionnés sur dossier, à arpenter le campus. L’UM6P essaie d’aller chercher des jeunes dans les régions marocaines défavorisées et isolées. La fondation OCP finance les cours de 70% des étudiants – dont le coût s’élève à environ 100 000 dirhams par an (9 238 euros). Elle subventionne aussi leurs frais du quotidien à hauteur de 50 % .
Le groupe veille à la qualité des partenariats dans ses domaines de prédilection, comme ceux noués avec l’école des Mines de Paris ou le Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis. L’entreprise publique compte s’appuyer sur l’UM6P pour faire de son site extractif de Ben Guerir une mine digitalisée. La proximité de Casablanca, où l’OCP a son siège, à moins de deux heures de route, permet aussi des échanges fructueux entre scientifiques et cadres du groupe.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Responsabilité sociétale des entreprises : les recettes qui marchent
Embaucher, fabriquer, s’approvisionner sur place… Voici sept exemples de partenariats qui ont permis à des groupes de concilier leurs performances avec le développement des régions et des communautés alentour.
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan