Jacob Zuma condamné : Guptagate, Kadhafi, Bozizé… Les multiples « affaires » qui menacent l’ancien président
Condamné à 15 mois de prison pour « outrage à la justice » par la Cour constitutionnelle, Jacob Zuma est loin d’en avoir fini avec la justice. Entre accusations de corruption et soupçons de conflit d’intérêt, l’ex-chef de l’État sud-africain accumule les procédures judiciaires. Plongée en infographies au cœur des innombrables « affaires Zuma ».
Comment mieux saisir un sujet complexe que grâce à la datavisualisation ? En 2020-2021, chaque semaine, Jeune Afrique vous a proposé une infographie sur l’un des grands enjeux du moment. Souveraineté économique, problèmes sécuritaires, batailles politiques… Cette semaine, nous vous invitons à replonger dans ces décryptages exclusifs. Aujourd’hui, le point sur les multiples dossiers judicaires dans lesquels l’ancien président sud-africain Jacob Zuma est impliqué.
La Cour constitutionnelle a condamné l’ancien président Jacob Zuma à 15 mois de prison pour « outrage à la justice », dans une décision rendue ce mardi 29 juin. L’ancien président sud-africain avait refusé de comparaître devant la commission Zondo, chargée d’enquêter sur la corruption généralisée pendant ses neuf années au pouvoir.*
Acculé par une myriade de scandales qui ont fini par lui coûter son poste de président, début 2018, Jacob Zuma était jusque-là parvenu à échapper à la justice. Depuis 20 ans, Gedleyihlekisa (« Celui qui rit en broyant ses ennemis », en zoulou) est devenu maître dans l’art de jouer au chat et à la souris avec la justice sud-africaine.
Sa stratégie ? La « défense de Stalingrad » : retarder les procédures par tous les moyens possibles pour éviter d’avoir à comparaître, s’opposer à tous les arguments du plaignant et faire appel de toute décision qui lui est défavorable.
Dernier exemple en date ? Le procès dit de l’« Arms deal », vieux de 20 ans. Après d’interminables rebondissements (vices de procédure, abandons de charges et reports), Zuma a plaidé non coupable sans ciller, le 26 mai dernier. Ses avocats ont en outre réclamé la récusation du procureur principal, Billy Downer, qu’ils accusent de partialité. Les juges se pencheront sur ses arguments le 19 juillet.
Depuis son accession au pouvoir, Cyril Ramaphosa livre bataille à son prédécesseur dans l’espoir de le faire définitivement tomber. Le chef de l’État affirme vouloir faire de la lutte contre la corruption la priorité de son gouvernement, mais ne serait pas mécontent d’être enfin débarrassé de l’encombrante influence de son rival au sein du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, déchiré par une véritable lutte des clans.
Paradoxalement, c’est Zuma lui-même qui – contraint et forcé par l’opinion publique – a mis en place en 2018 la « Commission Zondo », chargée d’enquêter sur les soupçons de corruption qui pèsent contre l’ancien président. Au cœur de ce faisceau d’accusations, la famille Gupta, accusée d’avoir infiltré tous les étages de l’appareil d’État lorsque Zuma était au pouvoir, de 2009 à 2018.
Pour comprendre l’ampleur des « affaires Zuma », Jeune Afrique vous propose de faire le point en infographies.
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