Mines : ces Burkinabè aux manettes d’Iamgold
Depuis plus de dix ans le minier canadien a mis en place un programme qui permet aux citoyens du pays de gravir les échelons et d’occuper des positions stratégiques.
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Située à 330 km au nord-est de Ouagadougou, la mine d’Essakane emploie quelque 2 500 agents dont 97 % sont d’origine burkinabè. Alors que la société civile burkinabè critique régulièrement les groupes miniers pour leurs recours à des cadres expatriés, Iamgold a mis en place depuis plus d’une décennie un programme offrant une opportunité aux citoyens du pays de gravir les échelons et d’occuper in fine des positions stratégiques.
« Au début du boom minier burkinabè à la fin des années 2000, nous avions des géologues uniquement qualifiés pour l’exploration et très peu d’expertise dans l’exploitation. En 2012 à mon arrivée au sein de la mine, 95 % du personnel était certes local mais très peu d’employés occupaient des postes managériaux », se souvient Oumar Toguyeni, vice-président principal du groupe canadien Iamgold, en charge des affaires internationales et du développement durable.
Repérer les agents à fort potentiel
Dès lors, en accord avec la direction support d’entreprises, implantée à Toronto, un plan de relève (PDR), s’appuyant sur un plan individuel de développement, a vu le jour pour donner les outils et les formations additionnelles aux agents considérés à haut potentiel. Pas moins de 168 salariés sont inscrits dans ce programme pour l’année 2021. Les candidats sont évalués en permanence pour s’assurer de leurs progrès.
« Pour nous, le bilan est satisfaisant car désormais les nationaux occupent les postes de direction comme ceux de surintendants ou de coordonnateurs. Nous sommes même fiers d’avoir grâce à ce programme, pu expatrier des cadres burkinabè au siège de la société à Montréal ou au Suriname », explique William Kader Ouédraogo. Directeur des ressources humaines. Lui-même, arrivé en 2008 comme assistant des ressources humaines, a été promu il y a quatre ans grâce au PDR.
Expérience concluante
Résultat : si au début du programme en 2012, les postes de contremaîtres, de superviseurs, de surintendants étaient occupés par des expatriés, ils sont désormais quasiment tous assumés par des Burkinabè. Essakane indique avoir ainsi pourvu 83 % des postes de direction à des nationaux contre seulement 17 % pour les travailleurs expatriés. Il ne reste plus que 63 postes tenus par des expatriés.
« Nous sommes heureux des résultats satisfaisants de cette politique. Je veux dupliquer la même chose au Sénégal avec le projet Boto pour lequel les travaux d’infrastructures sont en cours, notamment la route d’accès de 70 km », assure Oumar Toguyeni.
Qualifiant l’expérience du PDR de concluante, le minier canadien explique qu’il lui a permis de faire mieux connaître l’entreprise et d’attirer non seulement des résidents locaux, mais aussi une dizaine de cadres de la diaspora dans son management.
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