Burkina Faso : un leader de la microfinance voit le jour
La Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB) a vu le jour. Entre reconfigurations et regroupements, le leader de la microfinance du pays, avec 70% de parts de marché, entend bâtir des unités de base plus fortes et rentables.
Engagé en 2005, la réconfiguration de la Fédération des caisses populaires du Burkina, qui a reçu l’agrément des autorités burkinabè en juin 2013, a connu son épilogue le vendredi 28 février, avec le lancement à Ouagadougou des activités de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB). « Cette réforme ne visait pas simplement à fermer des Caisses mais à les rendre plus rentables et plus fortes par le regroupement. Elle ne cherchait pas non plus à licencier le personnel encore moins à réduire le pouvoir des élus. L’objectif était de bâtir des unités de base fortes, pérennes et compétitives », tient à expliquer Daouda Sawadogo, le directeur général de la FCPB contacté par Jeune Afrique.
Pour autant, la transformation de l’institution de microfinance a bel et bien abouti à la fusion des caisses populaires – dont le nombre est passé de 103 à 39 – et au regroupement des organes de soutien (Unions, Fédération, antennes techniques) en une seule structure : la Faîtière. Cette réorganisation a également entraîné une réduction de 1 500 à 500 du nombre d’élus. Enfin, l’institution ne compte plus que deux instances de décision contre trois auparavant : la caisse et la Faîtière.
Résultats en hausse
FCPB préfère insister sur les effets bénéfiques de cette réforme qui, selon l’institution de microfinance, se feraient déjà ressentir. Ainsi, la reconfiguration a permis d’accroître le taux de capitalisation des 39 caisses aujourd’hui constituées : il est passé de 18 à 24%. De même, le rendement du portefeuille a grimpé de 12 à 19 %, suite à la reconfiguration et les caisses populaires annoncent un résultat en hausse de 65 % à plus de 4 milliards de FCFA (6,106 millions d’euros) au cours de l’année écoulée. Selon les données arrêtées à la fin 2013, les caisses populaires ont mobilisé 105 milliards de francs CFA d’épargne (160 millions d’euros) et octroyé plus de 70 milliards de francs CFA de crédit (106 millions d’euros).
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Leader de la microfinance dans le pays, FCPB rassemble un million de clients (membres) aujourd’hui, sur un marché de 1,4 millions d’adhérents. Pourtant, entre 2010 et 2013, l’institution qui représente 183 agences et 58 guichets répartis sur l’ensemble du territoire burkinabè, a enregistré une croissance moyenne de 20 % du nombre d’adhérents. Ce qui laisse entrevoir une marge de progression importante.
« Le secteur de la microfinance a un énorme potentiel au Burkina Faso », confirme Daouda Sawadogo. « Nous devons par exemple améliorer l’inclusion financière des couches défavorisées, mais aussi développer la monétique pour désengorger les files d’attente devant nos caisses », explique-t-il.
Assurance
L’institution financière espère également développer ses activités dans l’assurance. Opérationnelle depuis janvier 2013, la société d’assurance du Réseau, CIF-Vie, dont la mission consiste à couvrir les prêts octroyés aux clients, a réalisé un chiffre d’affaires de plus 900 millions de FCFA (1, 374 million d’euros) pour un bénéfice estimé à 100 millions de FCFA (152 000 euros). En partenariat avec six autres réseaux de microcrédit au Bénin, au Mali, au Sénégal et au Togo, la FCPB travaillerait activement enfin à la création d’une banque coopérative.
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