RDC : pourquoi l’approvisionnement responsable en métaux est un sujet crucial

Accompagner les mineurs artisanaux plutôt que les exclure : James Nicholson, directeur RSE de Trafigura, explique la démarche adoptée par le géant suisse en RDC.

Projet pilote de Mutoshi, à Kolwezi. © Trafigura

Projet pilote de Mutoshi, à Kolwezi. © Trafigura

James Nicholson, directeur RSE de Trafigura © Trafigura

Publié le 22 juillet 2021 Lecture : 3 minutes.

Vue d’une usine de taille de diamants dans la capitale du Botswana, Gaborone, le 10 novembre 2006. © Joan Sullivan/REUTERS
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Nous savons que le développement du véhicule électrique et le passage aux énergies renouvelables sont au cœur de l’objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La réalisation de ces objectifs nécessitera une augmentation massive de l’offre de métaux comme le cuivre et le cobalt.

Mais comment s’assurer de ne pas simplement remplacer les risques environnementaux énergétiques par d’autres, liés à la production et à l’approvisionnement de ces métaux, dont les communautés les plus vulnérables en paieraient le prix ?

200 000 personnes dépendent de l’exploitation minière artisanale en RDC

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Chez Trafigura, nous sommes convaincus qu’il est possible de mettre en place des accords d’approvisionnement responsable dans lesquels les acheteurs de métaux et les consommateurs puissent avoir confiance. Pour ce faire, il faut pouvoir gérer certaines réalités, en particulier le rôle important joué par l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM).

Les deux tiers de la production mondiale de cobalt proviennent de la RDC. L’ASM représente une part importante de ce chiffre. Incontrôlée, elle est une filière souvent dangereuse, mais c’est aussi un moyen de subsistance dont dépendent environ 200 000 personnes en RDC.

La réponse des négociants de métaux ne doit pas consister à exclure les produits provenant des mines artisanales, mais à s’engager, ouvertement et de manière responsable, à y changer les conditions de travail et leurs répercussions sur l’environnement.

Développer les contrôles

C’est ce que fait Trafigura en RDC avec l’ONG américaine Pact et en coopération avec l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), filiale de la Gécamines créée en 2019 pour acheter, traiter et vendre du cobalt artisanal. L’une des nombreuses forces de Pact, qui s’appuie sur des décennies d’expérience dans la formalisation de l’ASM en Afrique, y compris en RDC, est sa capacité à aligner les intérêts de nos clients avec ceux des communautés locales concernées.

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En octobre 2020, Trafigura a conclu un accord d’approvisionnement avec l’EGC. Un élément clé de cet accord implique le soutien de Trafigura et de Pact au développement d’un système de contrôles et de traçabilité de la mine au marché. Les normes à respecter par l’ASM ont été élaborée en étroite collaboration avec tous. Elles sont alignées avec les lignes directrices de l’OCDE, les lois et les réglementations minières de la RDC.

Elle définit « ce à quoi doit ressembler l’ASM » lorsqu’il s’agit de la formaliser et de la contrôler – non seulement du point de vue des individus engagés dans l’ASM, mais aussi du point de vue de l’État, de la société civile et des entités commerciales.

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Trafigura et Pact ont déjà collaboré ensemble dans ce domaine, ayant piloté un système de gestion ASM avec l’entité minière de la RDC Chemaf sur la concession Mutoshi à Kolwezi. Quelque 5 000 travailleurs de l’ASM se sont organisés en coopérative. Seul le personnel autorisé âgé de 18 ans ou plus, muni de cartes d’identité et d’équipements de protection individuelle a été autorisé à accéder au site.

Impliquer tous les acteurs

Le cobalt issu de l’ASM a été séparé de la production minière conventionnelle tout au long du processus d’extraction, de transport, de raffinage et de vente. De cette manière, les acheteurs ainsi que les institutions financières soutenant le commerce pouvaient être sûrs de ce qui était acheté et de la façon avec laquelle il était produit.

Cette approche collaborative intersectorielle a donné confiance aux autorités de la RDC pour autoriser le déploiement de contrôles similaires à une échelle beaucoup plus large, grâce à l’accord de Trafigura avec l’EGC.

La transformation des conditions de travail et des effets environnementaux de l’exploitation minière artisanale est un sujet crucial, mais il peut avancer uniquement si toutes les parties prenantes sont impliquées.

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