Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 6 minutes.

Une Union africaine à bout de souffle
– Mon dépit était à son comble après la lecture de l’éditorial de B.B.Y. Je ne partage pas son optimisme béat concernant la situation générale de l’Afrique. Ce qui s’est passé à Banjul ne présente aucun « signe indicateur d’évolution ». L’Afrique se porte plus mal que jamais. L’Union africaine est une grosse machine essoufflée, à peine a-t-elle vu le jour. N’ayant pas les moyens de ses ambitions, elle est par conséquent incapable de produire le changement. Et les populations africaines veulent le changement. Elles en rêvent. Tant qu’elles ne vivront pas dans la paix et la liberté, tant que leur quotidien sera difficile, les maigres signes que relève B.B.Y. ne seront jamais « indicateurs d’évolution », mais un leurre.
Yves Melongo, Yaoundé, Cameroun

Réponse : Vous m’avez mal lu, monsieur Melongo. Je n’ai pas écrit et je ne pense pas par « optimisme béat », qui n’est pas dans ma nature. J’ai écrit précisément que les Africains veulent le changement et que les « indicateurs d’évolution » montrent que le changement est possible.
Entre le possible et le réalisé, ou en cours de réalisation, il y a, je le sais, un océan.
B.B.Y.

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Et l’indépendance du Cap-Vert ?
– Je tiens tout d’abord a vous féliciter pour la qualité de Jeune Afrique qui n’a jamais eu besoin de s’appeler l’Intelligent parce qu’il suffit de lire les rubriques signées par B.B.Y., Fouad Laroui ou François Soudan, sans oublier tous les journalistes de qualité qui constituent l’équipe du journal, pour savoir qu’elle est « intelligente ». Il y a plus de vingt-cinq ans que je lis toutes les semaines J.A. J’ai lu la rubrique « Ce jour-là » du n° 2373 consacrée à l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962). Vous avez oublié qu’il y a deux pays africains qui se sont élevés contre le joug colonial et dont les indépendances se fêtent le même jour : l’Algérie et le Cap-Vert. Après le fiasco des négociations de Londres, le PAIGC et le gouvernement portugais, sous l’initiative de feu le président algérien Houari Boumediene, se sont à nouveaux rencontrés à Alger en 1974 et ont signé les accords d’Alger, dans lesquels le gouvernement portugais reconnaissait le droit à l’indépendance du peuple capverdien. Le Cap-Vert a accédé à l’indépendance le 5 juillet 1975. Merci de nous en rendre compte.
Alice Schacht, Cap-Vert

Réponse : Vous avez mille fois raison de nous signaler que l’indépendance du Cap-Vert mérite, tout comme celle de l’Algérie, d’être relatée dans notre rubrique « Ce jour-là ». Votre idée est si intéressante que nous retenons dès maintenant le sujet pour l’année prochaine.
B.B.Y.

Le journaliste et le président-candidat
– Qu’un journaliste jette ouvertement son dévolu sur un président-candidat n’est pas surprenant. Que ce journaliste le fasse pour le compte de Jeune Afrique est en revanche inquiétant. Quand ce journaliste s’appelle François Soudan, l’un des plus respectés du continent, c’est catastrophique. On a l’impression qu’après qu’il eut été reçu à Kinshasa par Joseph Kabila, dans son palais, M. Soudan a subi un lavage de cerveau et se fait désormais le défenseur du lobbying kabiliste en vue des prochaines élections. Ce qui est plus grave, c’est que François Soudan attribue à Joseph Kabila des qualités et des diplômes que l’entourage proche du président, et même le très officiel site Internet de la présidence de la RD Congo, ne lui reconnaissent pas. Nous espérons que cela lui passera, car l’Afrique a encore beaucoup à tirer de son professionnalisme quand il s’y met sans parti pris.
E. Masiala, Libreville, Gabon

Réponse : Votre réaction s’apparente à un pur procès d’intention. J.A. – et moi-même – ne sommes ni pro ni anti-Kabila. Nous refusons en revanche de la façon la plus ferme d’entrer dans le jeu des attaques ad hominem autour du thème empoisonné de sa « congolité ». Quant au diplôme (obtenu par correspondance) que je lui attribue, il figure bel et bien dans toutes les biographies officielles qui lui sont consacrées. Pour le reste, libre à vous de choisir, parmi la pluralité des signatures qui dans J.A. écrivent sur la RD Congo, celle qui vous convient le mieux. C’est bien sûr votre droit de ne pas être d’accord avec tel ou tel article, mais accuser ipso facto son auteur d’avoir subi un « lavage de cerveau » (sic) relève, hélas, de l’intolérance la plus élémentaire. La passion n’a jamais fait bon ménage avec la raison. Sans rancune
F.S.

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Un dictateur jugé en terre africaine
– J’ai lu avec attention, comme toujours, la célèbre chronique de B.B.Y., « Ce que je crois », intitulée, dans le n° 2372, « Que faire de nos dictateurs ? ». Et je partage en grande partie son analyse. Cependant, je voudrais nuancer son avis selon lequel : « il n’y a pas d’alternative à la justice internationale sous l’égide des Nations unies. Sauf si un pays africain – et démocratique – s’estime assez fort pour juger lui-même un dictateur en lui donnant les garanties d’un procès contradictoire et équitable ». B.B.Y. conclue en ces termes : « Je n’en vois aucun, à ce stade de l’histoire africaine ». Je voudrais rappeler que le Mali, en 1992, a pris la responsabilité de juger son ancien dictateur, le général Moussa Traoré, qui, pendant vingt-trois ans, a régné avec une main de fer sur le peuple malien. Il a fallu la sanglante révolution de mars 1991, parachevée par un coup d’État, pour se débarrasser de lui. C’est sur le sol malien que le procès de Moussa Traoré a eu lieu. Il s’est déroulé dans les règles. L’accusé a bénéficié de la défense de célèbres avocats à travers le monde, parmi lesquels, le Parisien Jacques Vergès. Par ailleurs, Moussa a purgé sa peine au Mali, avant de bénéficier de la grâce des pouvoirs en place.
Alfousseiny Sidibé, Bamako, Mali

Après le sentier, l’autoroute
– Votre document « Naissance d’une capitale : Yamoussoukro » (Jeune Afrique N° 2369, du 4 juin 2006) m’a fait songer à ce que disait Houphouët-Boigny : « Nous n’avons fait que tracer le sentier, les autres construiront l’autoroute. » Le président Laurent Gbagbo est en train de mettre la route en chantier. Merci de nous rappeler que nous avons une autoroute à bâtir au lieu de nous quereller pour choisir qui apportera le sable, le gravier ou l’asphalte
Jean-Moïse Kobenan, Yamoussoukro, Côte d’Ivoire

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Capitalisme à outrance
– Le Nord, par son système capitaliste, a souvent été pointé du doigt, y compris par l’Afrique. Mais à proprement regarder, il semblerait que les Africains sont les plus individualistes et capitalistes. Avec quelle insouciance les ministres de ces pauvres États pillent les maigres richesses ! Chaque Africain, à son poste de responsabilité, essaie de tirer profit malhonnêtement de sa position au détriment de ses compatriotes. Ne dit-on pas chez nous que « la chèvre broute là où elle est attachée » ?
Olembe Maga, Buea, Cameroun.

Hommage aux femmes d’Afrique du Nord
– L’Afrique du Nord se développe actuellement pour la simple raison que les femmes commencent à être plus nombreuses à obtenir le baccalauréat (60 % dans les trois pays du Maghreb). Et comme les enfants sont élevés par leurs mères, les prochaines générations seront sûrement plus responsables et plus travailleuses, car, en Afrique du Nord, les hommes sont tricheurs, paresseux et machistes. Personnellement, je suis fier d’elles. Il suffit de se rendre dans les universités, les tribunaux, les hôpitaux ou les banques pour voir qui sont les plus responsables et les plus efficaces. Félicitations mesdames, je suis fier de vous !
Dr Mouline Abdellah, Rabat, Maroc

Bravo pour le dossier spécial Djibouti
– Je suis une étudiante djiboutienne de 23 ans vivant à Paris, fidèle lectrice de Jeune Afrique depuis six ans. Je tiens à vous féliciter pour le dossier consacré à Djibouti dans Jeune Afrique n° 2372. J’ai appris beaucoup de choses, notamment dans le domaine économique et touristique, et pris connaissance des opportunités offertes aux jeunes diplômés. Cet été, je rentre à Djibouti.
Kay Osman, Paris, France

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