Rendez-vous en Afrique du Sud

Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Dès le coup de sifflet final du huitième de finale Brésil-Ghana, le 27 juin à Dortmund, l’Afrique a dit adieu au Mondial 2006 et s’est contentée de suivre à la télévision le duel Europe-Amérique du Sud. Les joueurs ivoiriens se sont dispersés. Didier Zokora est allé finaliser son transfert à Tottenham Hotspurs : il sera le quatrième Éléphant (avec Didier Drogba, Kolo Touré et Manu Éboué) à porter les couleurs d’un club londonien, la saison prochaine. Ce même Drogba est parti se ressourcer à Marrakech, où il a dû s’interroger sur son avenir à Chelsea après l’arrivée dans l’écurie du milliardaire russe Roman Abramovitch des stars Andreï Chevtchenko et Michael Ballack, sans parler de son jeune compatriote Salomon Kalou. L’entraîneur Henri Michel a retrouvé les nuits romantiques de Beyrouth et Jacques Anouma, le patron du foot ivoirien, s’est mis en quête d’un nouveau « sorcier blanc ».

À Accra, le président John Kufuor a déroulé le tapis rouge pour les joueurs du Black Star, qu’il a dûment décorés. En dépit des bons résultats obtenus en Allemagne, aucune star ghanéenne n’a été sollicitée par un club du top niveau européen, et l’entraîneur serbe Ratomir Dujkovic est pressenti pour diriger la sélection de son pays. À Luanda, l’attaquant Flavio a reçu 150 000 dollars pour le but qu’il a marqué contre l’Iran et va poursuivre sa carrière dans un relatif anonymat, au Caire. À Lomé, les Éperviers s’occupent du magot (50 millions de F CFA chacun, 76 000 euros) qu’ils ont, de haute lutte, arraché aux autorités togolaises et le coach Otto Pfister prépare sa retraite. Quant à Roger Lemerre (65 ans), il a retrouvé la chaleur de son foyer, à Gammarth. Ayant apparemment digéré la faillite des Aigles de Carthage, il se montre serein, son contrat avait été reconduit juste avant le Mondial.
Pour le foot africain, la page est donc tournée. Mais aucune voix autorisée ne s’élève pour dresser le bilan – globalement médiocre – de la campagne d’Allemagne. Il y a pourtant urgence puisque le continent (l’Afrique du Sud, en l’occurrence) accueillera pour la première fois la compétition en 2010. Les dirigeants sportifs africains ont-ils vraiment conscience de l’ampleur de la tâche – et pas seulement sur le plan de l’organisation ? Allemagne 2006 a confirmé que le foot africain n’a aucun projet de jeu et se contente d’appliquer, sans discernement, les recettes tactiques européennes. À ce jeu-là, l’original vaudra toujours mieux que la copie ! S’il ne renoue pas, très vite, avec ses valeurs traditionnelles, il est à craindre que la désillusion ?soit une nouvelle fois au rendez-vous en 2010.

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