Pourquoi des gardes suisses assurent-ils la sécurité du Vatican ?
Question posée par Gustave Tia, Dakar, Sénégal
Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 1 minute.
Il faut remonter à la Renaissance pour comprendre pourquoi ce sont des gardes suisses et non pas italiens qui assurent la sécurité du pape et du Vatican. À cette époque, les soldats helvétiques, à cause de leur force d’âme, de leurs sentiments nobles et de leur fidélité proverbiale, étaient considérés comme invincibles. Avec ses 500 000 habitants et des conditions économiques précaires à l’époque, la Suisse était un pays surpeuplé et pauvre. L’émigration était forte et la meilleure occupation pour les hommes jeunes était de se faire mercenaire. La Confédération helvétique donnait l’autorisation de recrutement et recevait en échange du blé, du sel et autres privilèges commerciaux.
Les Suisses concevaient la guerre comme une émigration temporaire d’été et participaient à des opérations de courte durée afin de rentrer chez eux passer l’hiver, avec leur solde et leur butin. Ils étaient d’excellents soldats : sans cavalerie et avec peu d’artillerie, ils se montraient plus efficaces que les autres armées.
Le 22 janvier 1506 naquit officiellement la Garde suisse pontificale, sous le commandement du capitaine Kaspar von Silenen, recrutée par le pape Jules II qui avait vu les Suisses à l’uvre lors de la prise de Naples en 1495 par le roi de France Charles VIII. Mais, en 1527, ils ne peuvent empêcher le sac de Rome par les troupes de l’empereur Charles Quint. La quasi-totalité des gardes est massacrée sur les marches du maître-autel de la basilique Saint-Pierre. Les 42 survivants entraînent le pape Clément VII dans une fuite dramatique jusqu’au château Saint-Ange (cet événement est désormais célébré chaque année, le 6 mai, lors de la prestation de serment des nouvelles recrues). Refondée en 1548, la Garde suisse pontificale a connu ensuite plusieurs dissolutions jusqu’à son retour définitif à Rome en 1814.
