Sénégal – Macky Sall en tournée : comme un air de campagne électorale

Le chef de l’État parcourt le pays depuis début juin. Ces visites de terrain lui avaient permis de construire son personnage politique et d’accéder au pouvoir. Serait-ce une manière de préparer les scrutins à venir ?

Lors de ses déplacements, le président écoute les doléances de la population. Ici, à Kédougou, le 1er juin 2021, il a annoncé l’ouverture prochaine d’un pôle emploi dans le département. © Papa Matar Diop

Lors de ses déplacements, le président écoute les doléances de la population. Ici, à Kédougou, le 1er juin 2021, il a annoncé l’ouverture prochaine d’un pôle emploi dans le département. © Papa Matar Diop

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 24 juin 2021 Lecture : 6 minutes.

Tourner la page des manifestations du mois de mars à grand renfort d’inaugurations et de bains de foule. Fragilisé par la mobilisation massive des Sénégalais après l’étincelle qu’a constitué l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, Macky Sall a initié début juin une série de « tournées économiques » à travers le pays.

Officiellement, le chef de l’État compte faire le tour du Sénégal pour y « évaluer les investissements publics réalisés » et « engager de nouveaux programmes de développement territorial ». Nombre d’observateurs y voient néanmoins une sorte de pré-campagne, alors que se profilent les élections locales, prévues début 2022. « Cela n’a rien à voir avec une tournée électorale », rétorquent ses équipes, qui rappellent que le président a en partie bâti et structuré sa politique sur ces visites de terrain, loin de la capitale, que celles-ci étaient programmées depuis le début de l’année 2020, et avait été décalées en raison du Covid-19.

Courir la campagne

La première fois qu’il avait ainsi sillonné le pays, les choses étaient bien différentes. Macky Sall, ancien ministre d’Abdoulaye Wade et ex-président de l’Assemblée nationale, n’était alors plus « que » le maire de Fatick, sa ville natale. Sa rupture avec son mentor, le chef de l’État, l’avait forcé à abandonner la place qu’il occupait au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour créer en décembre 2008, avec une poignée de dissidents, sa propre formation : l’Alliance pour la République (APR).

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