D’un sommet l’autre

Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Lancé en 1975 à l’initiative du président français Valéry Giscard d’Estaing, le forum du G6 a réuni les chefs d’État des six pays les plus industrialisés du monde (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie). Ils devaient se concerter pour trouver une réponse au premier choc pétrolier (1973-1974) provoqué par les pays arabes membres de l’Opep. Ils ont commencé par mettre en place l’Agence internationale de l’énergie, avec Paris pour siège. Depuis, le groupe informel s’est élargi (au Canada en 1976, à l’Union européenne en 1977 et à la Russie en 1997) pour devenir le G8 et s’occuper de toutes les questions d’ordre économique, politique ou sécuritaire en cercle restreint hors des enceintes conventionnelles (Banque mondiale, FMI, Nations unies). Au président en exercice de fixer l’ordre du jour et d’organiser les réunions préparatoires ainsi que le sommet annuel.
Le prochain sommet se tient ainsi à Saint-Pétersbourg, du 15 au 17 juillet, sous la présidence de Vladimir Poutine. Le précédent a eu lieu à Gleneagles, en Écosse (6-8 juillet 2005) et le suivant aura lieu en Allemagne, à Heiligendamm, un lieu de cure au bord de la Baltique (200 km de Berlin). Sous l’impulsion de la société civile, le Premier ministre britannique Tony Blair et son ministre des Finances Gordon Brown s’étaient mobilisés pour obtenir du G8 l’annulation totale du stock de la dette multilatérale des quarante pays les plus pauvres (principal et intérêts). Une décision exceptionnelle, toujours contestée par les puristes de la finance, mais obtenue à l’arraché, qui s’ajoute aux autres annulations déjà en cours.
Un an après, où en est son application ? Sur les trois institutions concernées, deux l’ont mise en uvre très vite : la Banque africaine de développement (BAD) et le FMI, depuis janvier 2006 et sur le stock de la dette arrêté au 31 décembre 2004. Ces deux institutions ont permis d’effacer 12 milliards de dollars au total. Seule la Banque mondiale a reculé le stock d’un an (au 31 décembre 2003) et retardé la date de mise en uvre au 1er juillet 2006. Ce calcul fait économiser à la Banque 5,5 milliards de dollars (37 milliards annulés au lieu de 42,5 milliards). Sur les autres fronts, il y a eu peu de progrès : l’aide en argent frais n’augmente pas, la lutte contre la pauvreté ne progresse pas et les subventions agricoles ne diminuent pas. Sous Poutine, le G8 quittera l’Afrique pour parler « énergie et sécurité ».

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