Coup d’éponge
Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 1 minute.
L’annonce en avait été faite en juillet 2005, lors du sommet du G8 de Gleneagles (Écosse), mais il aura fallu attendre le 1er juillet dernier pour que la Banque mondiale commence à annuler la dette multilatérale de 19 pays pauvres très endettés (PPTE), parmi lesquels 15 africains (voir tableau). Le montant global de l’allégement est de 37 milliards de dollars. Il sera étalé sur quarante ans et financé par les bailleurs de fonds de la Banque mondiale, afin de préserver les ressources de celle-ci. En clair, ceux qui ont décidé la mesure en supporteront le coût (voir aussi p. 69).
Les principaux pays bénéficiaires sur le continent sont l’Ouganda (qui verra 79 % de sa dette annulée), le Ghana (76 %), la Tanzanie et la Zambie (74 %). Ceux qui obtiennent la plus petite réduction, en pourcentage, sont le Mali (56 %) et le Mozambique (48 %). « Nous avons pu obtenir des donateurs des engagements de financement qui nous permettent de commencer à mettre en uvre l’initiative », se réjouit Paul Wolfowitz, le président de la Banque. Officiellement, les capitales africaines saluent le geste et promettent d’affecter les sommes dégagées à des secteurs sociaux prioritaires, comme la santé, l’éducation et le développement rural. Avec une réserve, toutefois : « L’annulation de la dette, estime Lamine Zeine, le ministre nigérien de l’Économie et des Finances, ne doit pas conduire à une diminution des aides. Le G8 s’y était engagé, au nom du principe de l’additionnalité. »
La dette multilatérale du Niger représente 70 % de l’encours total. Les deux tiers ont été souscrits auprès de la Banque mondiale. « On est loin du compte, dénonce pour sa part le Réseau européen des ONG sur la dette et le développement (Eurodad). Seuls quinze pays africains ayant atteint le point d’achèvement de l’Initiative PPTE ont pour l’instant droit au traitement de leur dette multilatérale. » Fin 2004, le montant total de la dette en Afrique subsaharienne était de 218,4 milliards de dollars.
