Clément Duhaime

Administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie

Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 3 minutes.

Les 28 et 29 septembre prochain, pour la première fois de son histoire, la Francophonie organisera son sommet – le XIe – en Europe orientale. Faut-il voir dans la tenue de cette grand-messe à Bucarest, capitale de la Roumanie, une réorientation des activités de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) en direction de cette région ? Certainement pas, à en croire son administrateur, Clément Duhaime, pour lequel l’Afrique subsaharienne reste incontestablement la priorité. C’est ce que ce Canadien de 52 ans a eu l’occasion d’expliquer lors de la conférence de rédaction de J.A. dont il était l’invité, à la fin du mois de juin.

Nommé le 2 décembre 2005 par le secrétaire général Abdou Diouf à ce poste d’administrateur créé lors de la réforme institutionnelle adoptée à Madagascar le 23 novembre précédent et qui a consacré l’intégration de l’ancienne Agence internationale de la Francophonie dans l’OIF, Clément Duhaime a pour mission principale d’animer et de gérer la coopération multilatérale. Un domaine qu’il connaît particulièrement bien, pour avoir passé l’essentiel de sa carrière dans les relations internationales, au service du Québec ou au sein d’institutions francophones.
Chargé de mission auprès du secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Éducation nationale (Confemen) à Dakar en 1980, il sera, de 1988 à 1997, conseiller spécial auprès du secrétaire général de l’Agence de la Francophonie, chargé de la préparation et du suivi des sommets des chefs d’État. Entre-temps, de 1984 à 1987, il avait fait un passage par la délégation du Québec à Paris, où il était adjoint au délégué aux affaires francophones et multilatérales.
En 1997, Clément Duhaime est nommé représentant permanent de la Francophonie – qui ne prendra son appellation actuelle, OIF, que l’année suivante – auprès de l’Union européenne, à Bruxelles, poste qu’il occupe jusqu’au début de 1999 lorsqu’il devient conseiller chargé de la politique de coopération et du budget auprès du secrétaire général de la Francophonie. Depuis octobre 2000, et jusqu’à sa désignation comme « numéro deux » de l’OIF, il s’était remis au service de son pays en tant que délégué général du Québec en France.
« L’OIF entre dans une période de rigueur et de révision de l’ensemble de son fonctionnement », nous expliquera-t-il lors de sa visite rue d’Auteuil. C’est pourquoi la première tâche qu’il s’est assignée est de revoir l’ensemble des programmes à l’aune des priorités que sont la jeunesse et l’éducation. Celles-ci sont d’ailleurs à l’ordre du jour du sommet de Bucarest, où les débats tourneront en grande partie autour des technologies. L’OIF admet avoir connu de sérieux échecs dans ce domaine. « Les technologies pour l’éducation, ce n’est pas seulement Internet, mais aussi la radio et la télé, beaucoup plus accessibles pour l’instant », précise l’administrateur.

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« En fin de compte, n’êtes-vous pas l’équivalent d’un Premier ministre d’Abdou Diouf ? » À cette question, Clément Duhaime répond par une boutade : « Ce que nous vivons, c’est une complicité et non une cohabitation. » Les deux hommes se parlent tous les jours au téléphone et, chaque semaine, l’administrateur quitte ses bureaux du quai Citroën pour une séance de travail de quelques heures avec le « président Diouf » – ainsi que tout le monde appelle l’ancien chef de l’État sénégalais – dans l’immeuble que celui-ci occupe avec son staff dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. La séparation entre les deux équipes prendra fin en 2008, quand tous les services de l’OIF seront réunis dans une Maison de la Francophonie située à deux pas de l’Unesco. « Une proximité riche de promesses, souligne Clément Duhaime, quand on sait, par exemple, le combat que le secrétaire général a mené pour la diversité culturelle lorsqu’elle était en débat place de Fontenoy. »
Cette année 2008 sera d’autant plus importante pour l’administrateur que le prochain sommet de l’OIF se tiendra dans sa patrie. La date n’a pas été choisie au hasard, puisque c’est celle de l’anniversaire de la fondation de Québec en 1608. Le début de l’aventure du français en Amérique, rappelle Clément Duhaime. Une aventure, qui, depuis, s’est étendue à l’ensemble de la planète et qui, grâce à l’engagement d’hommes comme lui, n’est pas près de s’arrêter.

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