Capitaux de tous les pays…

Les investissements directs étrangers dans le monde ont connu une hausse spectaculaire l’année dernière. L’Afrique reste à la traîne.

Publié le 10 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

La France a investi plus à l’étranger l’année dernière que tous les autres pays riches de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en dépensant près de 116 milliards de dollars*.
Une grande partie de cette somme est à mettre sur le compte de quelques très grosses opérations de rachat d’entreprises étrangères par des sociétés hexagonales, notamment les acquisitions du brasseur britannique Allied Domecq par Pernod-Ricard et du groupe belge de services énergétiques Electrabel par Suez. La Grande-Bretagne est le premier bénéficiaire d’investissements directs étrangers (IDE), en ayant attiré près de 165 milliards de dollars en 2005, soit trois fois plus que l’année précédente.
Globalement, les IDE ont enregistré une hausse de 27 % dans les trente pays qui composent la zone OCDE, pour atteindre 622 milliards de dollars au lieu de 491 milliards de dollars en 2004.
Et ce malgré le protectionnisme de plusieurs pays, dont certains ont modifié leur législation afin d’éviter le rachat de fleurons de leur industrie. L’OCDE cite notamment l’acquisition manquée par la compagnie pétrolière chinoise CNOOC de l’américaine Unocal ou le rapprochement entre Suez et Gaz de France pour empêcher la prise de contrôle de l’italien Enel sur Suez.
Hors des pays de l’OCDE, la Chine se montre de plus en plus encline à investir à l’étranger (7 milliards de dollars en 2005), particulièrement pour acquérir des ressources naturelles, et progressivement dans les secteurs de pointe comme la téléphonie. Néanmoins, l’empire du Milieu reste avant tout attractif en raison de la taille de son gigantesque marché (plus de 1,3 milliard de consommateurs) puisqu’il a attiré près de 72 milliards de dollars d’IDE.
L’Inde, pour sa part, met en place une réglementation de plus en plus libérale qui attire les capitaux (6,6 milliards) des multinationales occidentales désireuses de délocaliser leurs activités pour diminuer leurs coûts (informatique, télécommunications, industries). En Amérique du Sud, le Brésil s’impose comme la principale économie émergente à même de capter les investissements étrangers (15 milliards de dollars) dans l’industrie et les services financiers.
En Afrique, les autorités font de plus en plus appel aux capitaux extérieurs pour financer le développement sans aggraver l’endettement. La volonté d’attirer les IDE donne lieu à des réformes libérales, mais les obstacles restent très nombreux (bureaucratie, corruption, infrastructures déplorables). Les 24 pays africains qui, d’après la Banque mondiale, tirent la quasi-totalité de leurs revenus du pétrole et d’autres ressources minières, ont en moyenne obtenu près des trois quarts des flux d’IDE pendant les vingt dernières années. Viennent ensuite, essentiellement, les services de l’eau et de l’électricité, les télécommunications et le secteur bancaire. Avec un pays phare : l’Afrique du Sud. En 2005, la nation Arc-en-Ciel a drainé 6,4 milliards de dollars d’IDE, essentiellement dans le secteur bancaire.

* Statistiquement, ce sont pourtant les Pays-Bas qui arrivent en tête de ce classement avec 119,4 milliards de dollars. Mais les IDE néerlandais proviennent majoritairement de la restructuration du capital de certains groupes et de leurs filiales, notamment Shell, qui ont dopé les investissements étrangers.

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