Sale temps pour les djihadistes

Publié le 10 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

Après la mort accidentelle, à la mi-mars, dans le Tibesti, au Tchad, d’Amara Saïfi, alias Abderrezak el-Para, numéro deux du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, voir J.A.I. n° 2259), les islamistes algériens affiliés à el-Qaïda qui tentent de s’installer dans cette région d’Afrique viennent d’essuyer un nouveau coup dur. Un convoi de véhicules tout-terrain transportant des hommes fortement armés est tombé, le 17 avril, à Tessara, dans la région de Tahoua, au Niger, dans une embuscade tendue par les forces armées nigériennes. Bilan : quatre morts parmi les insurgés islamistes.
Au nombre des victimes, selon des sources concordantes, Hacène Allane, alias Cheikh Hassan, ancien militant du Front islamique du salut (FIS) et commandement de la Katiba (brigade) Ibn-Techfine, structure installée au Niger par el-Para en février 2004.
Ancien d’Afghanistan, Cheikh Hassan avait opté, dès 1991, date de son retour du djihad contre les troupes de l’armée Rouge, pour l’insurrection armée contre le pouvoir algérien. Vétéran des salafistes dans les pays du Sahel, qu’il avait rejoints en 1993, il s’était installé dans l’État du Kano, au Nigeria, et avait pris en charge l’acheminement d’armes à destination des maquis algériens.
En 1998, il quitte les Groupes islamiques armés (GIA) proscrits par une fatwa d’Abou Qotada, éminence grise d’el-Qaïda en Europe et en Afrique du Nord, basé à Londres. Cheikh Hassan fait alors allégeance au GSPC et devient l’interface d’el-Qaïda dans le Sahel. C’est lui qui accueille, en 2001, l’émissaire de Ben Laden dans la région, le Yéménite Imad Alwan, alias Abou Mohamed, éliminé par l’armée algérienne dans les Aurès, une semaine après les attentats du 11 septembre 2001.
En charge du recrutement, Cheikh Hassan encourageait les jeunes musulmans du Kano et du Katsina, au Nigeria, à rejoindre le djihad contre les régimes impies de la région, accusés d’être les vassaux de l’Amérique.
Promu en février dernier chef de la Katiba Ibn-Techfine au Niger par Abderrezak el-Para, Cheikh Hassan est tombé en compagnie de son fils et d’un Nigérian originaire du Kano. Son élimination par l’armée nigérienne intervient après l’exploit des troupes tchadiennes qui, le 9 mars, ont réussi à mettre hors d’état de nuire plus de quarante éléments du GSPC. Les Maliens, de leur côté, pourchassent les islamistes dans la région de Taoudenni, dans l’Adrar des Iforas.
L’engagement des armées africaines est la première manifestation concrète des résolutions adoptées, en septembre 2002, par l’Union africaine en matière de lutte antiterroriste. Ce qui n’est pas pour déplaire au Pentagone et à la Maison Blanche. Les Américains avaient d’ailleurs convié, le 25 mars, à Stuttgart (Allemagne), les chefs d’état-major de sept pays chevauchant le Sahara et le Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Tchad et Tunisie). Objectif : renforcer la coordination entre les forces de sécurité de la région. Les émirs du GSPC commencent à faire les frais de cette coopération militaire transfrontalière.

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