Quel avenir pour Aden ?
Publié le 11 mai 2004 Lecture : 1 minute.
Les deux soldats anglais tués le 1er mai, dans Ie Sud arabique, n’ont pas fini de faire parler d’eux. Ils appartenaient aux troupes stationnées dans le protectorat d’Aden et ont été tués par ceux qu’on appelle aujourd’hui les Loups rouges, montagnards de l’arrière-pays d’Aden qui tiennent en échec, depuis près d’un an, les quelque 4 000 hommes de la Fédération d’Arabie du Sud (*) encadrés par les Anglais. []
« Nous devons nous dégager des affaires intérieures des États du golfe Persique » a écrit, après ces événements, dans le Daily Mail, le député conservateur Humphrey Berkeley. « Nous devons instamment demander aux Nations unies d’envoyer des observateurs pour patrouiller [] et nous devons essayer de mettre au point avec les États-Unis une politique commune au Moyen-Orient », a t-il ajouté.
L’hebdomadaire britannique The Economist commente les pressions exercées par les Britanniques sur Washington afin que les Américains trouvent des moyens de persuasion suffisants pour amener le président Nasser à se
désintéresser du Yémen ainsi que des autres possessions britanniques de l’Arabie du Sud. []
« De part et d’autre de l’Atlantique, écrit le journal anglais, on considère comme une nécessité vitale qu’Aden soit la dernière base effective entre la Méditerranée et l’Asie du Sud-Est. Si la valeur d’Aden en tant que chaînon de communications militaires vaut réellement tout ce qu’elle rapporte de haines politiques, alors les Anglais ont raison d’y rester. Mais leur actuelle tentative d’isoler Aden et tout le Sud arabique de tout ce qui se passe partout ailleurs dans le monde arabe est une faute. La solution est de se diriger vers l’indépendance de la Fédération, mais en veillant à la doter d’un régime qui ne soit pas nécessairement opposé à un mouvement réformiste au Yémen, ainsi qu’à la poussée de progressisme qui s’étend sur le monde arabe. »
* La Fédération d’Arabie du Sud comprend, outre Aden, dix-huit sultanats.
