Printemps persan
Publié le 10 mai 2004 Lecture : 1 minute.
C’est peu dire que l’Iran est en plein bouillonnement intellectuel. Le film Lézard, qui raconte l’histoire d’un voleur s’improvisant mollah, connaît ainsi un tel engouement que certains hauts dignitaires religieux ont demandé son interdiction. En avril, un ayatollah du nom de Yassouboudine Rastgari Jouybari a suscité une vive émotion au sein du clergé en faisant publier et distribuer (à 20 000 exemplaires) un livre considéré comme désobligeant par les sunnites dans la mesure où il malmène les trois premiers califes de l’Islam avant Ali. Il a depuis été arrêté.
C’est une tout autre image de la vie culturelle de ce pays qui est proposée pour plusieurs semaines aux Parisiens. Organisé par le Centre culturel iranien, le « Printemps persan » offre, du 6 mai au 12 juin, un vaste éventail d’activités artistiques, du théâtre à la peinture en passant par la photographie, le tissage, le graphisme ou encore la danse traditionnelle. Particularité : l’ensemble des spectacles ou expositions se déroulent dans le 6e arrondissement, un des hauts lieux de la vie culturelle à Paris.
Le public devrait être tout particulièrement intéressé par les expositions (notamment à la Mairie) tournant autour du livre et du graphisme. La calligraphie, l’enluminure et les miniatures ont été des formes d’expression très répandues dans l’ancienne Perse. La création picturale y a toujours été d’autant plus florissante qu’à la différence des sunnites les musulmans chiites ne sont pas astreints à l’interdit de la figuration.
La création contemporaine ne sera pas en reste, notamment la photographie et, surtout, le cinéma. Un grand nombre de courts- et de longs-métrages, films documentaires ou de fiction, seront présentés pour la première fois en France.
« Le Printemps persan. Jeunesse et création en Iran ». Du 6 mai au 12 juin 2004, 6e arrondissement de Paris : http://printemps.persan.free.fr
