Le raïs et sa télé

Publié le 10 mai 2004 Lecture : 1 minute.

Or doncques, le nouveau raïs, George Ibn George Ibn Prescott Al Bush, reçut du chef de ses moukhabarate, George Tenet al-Iounani, un rapport dans lequel celui-ci l’informait que la presse du Dehors allait publier des photos montrant ses janissaires torturant des infidèles irakiens en la prison d’Abou Ghraib. Le sang d’Al Bush II ne fit qu’un tour. Que des chiens de mécréants soient quelque peu malmenés, soit, à la guerre comme à la guerre et au djihad comme chez soi. Mais qu’on documente cela à seule fin de ternir l’image de l’Empire du Bien et de Halliburton réunis, non, cela était inacceptable. Qui avait pris ces photos ? Et que faisait son vizir de la Guerre, Donald-Mahdi Ibn John Al Rumsfeld ? Et ce benêt d’affranchi, comment s’appelait-il déjà, Colin Bou-Well, n’avait-il pas été jadis émir des mamelouks ? Avait-il perdu le contrôle de ses troupes ?
Ibn George Al Bush convoqua cette petite diablesse de Aïcha Rice, une luronne d’Abyssinie qui avait de la jugeote et une langue bien pendue, pour aviser. La belle lui souffla la solution. Il fallait parler directement aux hommes du Chameau, dans leur langue, pour leur expliquer que ces photos étaient un faux grossier ou, à tout le moins, une exagération de la tribu des Sadr et de celle des Tikriti.
– Convoquez-moi ma presse et mes chroniqueurs, ordonna-t-il. Je vais parler dans Al-Hourra pour rétablir la vérité. Dites-moi, ma bonne Rice, faut-il que je présente mes excuses aux hommes du Chameau ?
– Surtout pas, Monseigneur, répondit Aïcha. Ils risquent d’interpréter cela comme un signe de faiblesse. Et vous savez bien qu’Ariel Sharon al-Iahoudi al-Maskhout, le plus fidèle de nos ansar, nous répète toujours que ces gens-là ne comprennent que le langage de la force.
– Puissamment pensé, ma petite, que ferais-je sans vous ?
C’est là que je me suis réveillé, ami lecteur. Mais ai-je vraiment rêvé ?

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