Plaidoyer pour une meilleure prise en compte de la santé des femmes

Alors que s’ouvre à Paris le Forum Génération Égalité qui vise à en finir avec les inégalités que subissent les femmes en matière de santé, des députés du camp présidentiel appellent le gouvernement français à intensifier son soutien aux efforts et actions réalisés dans le monde, et notamment dans les pays africains en développement.

Au Niger, des mères avec leur bébé attendent de pouvoir se faire vacciner. © Tim DIRVEN/PANOS-REA

Au Niger, des mères avec leur bébé attendent de pouvoir se faire vacciner. © Tim DIRVEN/PANOS-REA

LREM
  • Députés français de la majorité présidentielle

Publié le 29 juin 2021 Lecture : 3 minutes.

Partout, la crise du Covid-19 a creusé les inégalités : dans les pays, alors que 150 millions de personnes vont basculer dans l’extrême pauvreté cette année ; entre les continents, l’Afrique n’enregistrant que 2 % des vaccins administrés dans le monde ; mais également entre les femmes et les hommes. Une crise sanitaire collatérale, tristement passée sous silence, frappe en effet les plus fragiles : les femmes, les adolescents et les enfants ont vu leur accès aux soins chuter de 25 %.

Une situation inédite, alors que les pays ne cessaient jusqu’alors de faire des progrès en la matière. 25 % de chute des soins, ce sont des femmes qui ne peuvent plus accoucher avec du personnel médical, ni protéger leurs enfants avec les vaccins de base, des jeunes filles qui ne peuvent plus se procurer de moyens de contraception.

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Le défi du financement

Alors que la France accueille à partir de ce 30 juin le Forum Génération Égalité, qui vise notamment à en finir avec les inégalités que subissent les femmes en matière de santé, nous faisons face à un double défi. D’abord, en finir avec une vision de la santé mondiale en silo et au contraire adopter enfin une approche intégrée et systémique. Car nous le savons, nous ne pourrons pas traiter de façon cloisonnée d’un côté la question des vaccins contre le Covid-19 et de l’autre la santé des femmes et des jeunes.

Les problématiques sanitaires sont interdépendantes à la fois dans leurs conséquences, comme le prouvent les ruptures de soins de base du fait de la crise, mais aussi dans les solutions : les agents de santé des villages ruraux isolés fournissent par exemple à la fois les soins primaires aux jeunes filles et aux mères et les vaccins Covid-19. Ou encore, la chaîne et d’approvisionnement, qui permet la livraison des vaccins jusqu’au dernier kilomètre, est également celle qui permet d’acheminer les contraceptifs.

Nous devons donc penser ces enjeux conjointement, pour permettre aux populations de bénéficier de l’ensemble des soins essentiels dans leur guichet de santé de référence, éviter la fragmentation de l’offre de soin, et permettre de mutualiser les ressources.

L’autre défi, c’est la question des financements. Alors que la crise économique frappe l’ensemble des continents, les ressources se raréfient alors même que les besoins de financement augmentent. Nous voulons pourtant donner un message d’espoir, parce que des solutions existent et que nous pouvons les encourager.

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Approche systémique

Certains partenariats, comme la Global Financing Facility (GFF), mécanisme de financement mondial pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, ont fait leurs preuves en la matière. Le pari du GFF, c’est de promouvoir une vision inclusive et systémique, renforçant conjointement la santé des femmes et des jeunes et le système de soin dans son ensemble.

Le GFF soutient donc non seulement la formation et le recrutement de personnel de santé qualifié, mais aussi les systèmes de données (indispensables à la surveillance épidémiologique), les réseaux de laboratoires, les chaines logistiques.

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Une approche qui permet par exemple de mieux intégrer les services de planification familiale dans les soins essentiels dispensés aux femmes et aux jeunes filles, notamment l’accès à la contraception moderne ou la réduction des taux de grossesses adolescentes.

Dans son approche systémique, le GFF promeut aussi des réformes politiques et légales qui permettront aux jeunes filles de pleinement faire valoir leurs droits sexuels.

Le pari de l’innovation

Côté financement, le GFF agit comme un levier : grâce à ses subventions, les financements de la Banque Mondiale sont dirigés vers ces priorités, les fonds des autres bailleurs sont également alignés et les ressources domestiques augmentées. La preuve en est : dans les pays où intervient le GFF, une hausse moyenne de 37 % des dépenses de la Banque Mondiale vers la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et vers la nutrition, a été enregistrée entre les périodes 2011-2015 et 2016-2020.

Nous appelons donc la France, grande nation de l’égalité femmes-hommes, louée pour la qualité de son système de soins et leader dans la coopération internationale en santé, à miser sur ce genre d’initiatives. Déjà, des pays comme le Canada, la Norvège, les Pays-Bas et le Sénégal se sont engagés auprès du GFF. Nous espérons que la France puisse leur donner la main et profiter du Forum Génération Égalité pour faire le pari de l’innovation.

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