Fatimetou Mint Mohamed-Saleck
Mathématicienne de formation, la benjamine du gouvernement mauritanien est une spécialiste des nouvelles technologies de l’information.
Publié le 10 mai 2004 Lecture : 1 minute.
Le 12 septembre 2000, Fatimetou Mint Mohamed-Saleck est nommée secrétaire d’État chargée des Nouvelles Technologies. À 38 ans, la fille de l’ancien président mauritanien Ould-Saleck devient la plus jeune « ministre » du gouvernement. Son champ d’action recouvre, pour l’essentiel, ce qu’il est convenu d’appeler les nouvelles technologies de l’information (NTIC) : création de cybercafés, formation à distance, université virtuelle, portail de développement, télémédecine, vidéoconférences, fibre optique, monétique, etc.
D’un dynamisme débordant, madame le ministre peut parler des heures durant de son travail, de ses projets, de la stratégie du gouvernement à l’horizon 2006, sans jamais ennuyer un instant. Matheuse de formation, elle a décroché le bac en 1984, une maîtrise en 1988, un diplôme d’ingénieur en 1990 (à l’Institut national polytechnique de Toulouse) et, pour finir, un doctorat en « mathématiques appliquées à la géophysique », en 1994 (à Paris-Dauphine). À sa place, d’autres seraient restés à l’étranger pour travailler dans un centre de recherche ou une multinationale. Après avoir consolidé son expérience professionnelle en Europe – au sein notamment du CNRS (France), du groupe allemand Siemens, de l’Institut français du pétrole et de la compagnie Total -, elle choisit au contraire de regagner son pays.
En 1997, de retour à Nouakchott, elle se marie et travaille dans une banque (comme chef du département informatique), à l’université (professeur de maths) et dans la recherche indépendante (comme consultante). La libéralisation du secteur des NTIC lui offre l’occasion de montrer l’étendue de ses talents. En quatre ans (2000-2004), le nombre des cybercafés passe de 4 à 90 ; et celui des téléphones mobiles de 10 000 à 400 000. Un centre de formation et d’échanges à distance (CFED) et un Portail mauritanien du développement (www.pmd.mr) sont créés. La militante de l’Internet veut aujourd’hui vulgariser cet outil et élargir son usage dans les villes et les villages, les administrations et les entreprises, les banques, les écoles et les universités. Vaste programme !
