De My Lai à Abou Ghraib

Publié le 10 mai 2004 Lecture : 1 minute.

Selon les spécialistes, les photos de scènes de torture prises à la prison irakienne d’Abou Ghraib – elles représentent pour la plupart, dans le rôle des tortionnaires, la soldate américaine Lynndie England et son petit ami, le caporal Charles Graner (voir pp. 7 et 19-23) – sont promises au même destin que les clichés historiques de la guerre du Vietnam : la petite fille nue brûlée par le napalm, le chef de la police de Saigon exécutant un prisonnier vietcong ou les corps empilés de My Lai. Un symbole de la sale guerre, dont les effets peuvent être dévastateurs aux États-Unis. À l’instar du New York Times, du Washington Post et du Boston Globe, l’hebdomadaire The Economist l’a bien compris qui, à la une de sa dernière édition, titre « Rumsfeld, démissionnez ! » Avec, comme illustration, ce qui, aux yeux du public américain, est sans doute la plus révoltante de ces photos : celle du prisonnier irakien au visage encapuchonné, les mains reliées à des fils électriques. Dans le quotidien britannique The Independent, Robert Fisk compare, lui, ces images à celles prises lors des massacres de Palestiniens à Sabra et Chatila et à Deir Yassin. Et dresse un parallèle entre le caractère ouvertement sexuel des sévices infligés par l’armée américaine et ceux, de même nature, pratiqués il y a peu, et dans la même prison, par la police de Saddam Hussein.

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