Cameroun : enquête sur les réseaux de Louis Paul Motaze, grand argentier du leader de la Cemac
Le ministre des Finances du Cameroun compte de solides amitiés dans le patronat et des relais discrets dans l’entourage présidentiel, efficaces dans la haute administration et notables au sein de l’élite du Nord. Revue des effectifs.
Publié le 11 juillet 2021 Lecture : 8 minutes.
Il n’en laissera rien paraître, horripilé qu’il est par le « bling bling ». Mais Louis Paul Motaze reste soucieux de son image – un site internet « officiel » est dédié à ses activités – et goûte secrètement son récent sacre de « meilleur ministre » du Cameroun pour l’année 2020. Un award probablement intéressé, comme sait en fabriquer une frange de la « société civile » locale.
Mais le ministre camerounais des Finances – en poste depuis 2018 – est probablement bien parti pour se distinguer cette année. Il a bouclé à la fin de juin la levée de 450 milliards de F CFA (685 millions d’euros) dans le cadre du deuxième eurobond du pays, et vient de conclure les négociations avec le FMI en vue d’un nouveau programme économique triennal.
De quoi renforcer une posture de poids lourd au sein d’un gouvernement où les ambitions ne manquent pas. En la matière et dans le contexte d’un règne finissant qui aiguise les appétits, ses détracteurs le listent systématiquement parmi les successeurs de Paul Biya, en excipant le « réseau » que ce « fils du président » n’a de cesse de tisser.