Cameroun : le sens d’une candidature

Publié le 11 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

J’ai lu avec intérêt l’article de François Soudan intitulé « Inventaire avant campagne » dans J.A./l’intelligent n° 2257. J’y ai détecté un certain nombre de contrevérités que je me dois de rectifier.
Je suis le président national du Mouvement pour la démocratie et l’interdépendance (MDI), un parti politique légalisé depuis janvier 1992. Le MDI uvre pour la réalisation des objectifs panafricains de liberté, d’unité, de dignité et de grandeur que nous ont légués Um Nyobe, Ernest Ouandié, Lumumba, Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Marcus Garvey et Malcolm X. Le MDI a des dizaines de milliers de membres dans les dix provinces du pays et à l’étranger. L’Ordre des serviteurs du peuple est un corps d’élite du parti auquel accèdent par initiation les militants les mieux formés et les plus déterminés.
Je suis candidat de l’Opposition nouvelle à l’élection présidentielle de 2004. Contrairement à l’opposition traditionnelle, qui est essentiellement composée d’anciens ministres et d’anciens membres du parti unique, l’Opposition nouvelle est dirigée par une nouvelle génération de leaders politiques n’ayant jamais collaboré avec le néocolonialisme et la dictature. Notre programme consiste en une période transitoire de deux ans pendant laquelle toutes les composantes politiques collaboreront pour bâtir un espace démocratique consensuel. À la fin de cette transition, nous irons aux élections. En cas de victoire, le MDI mettra en uvre son programme panafricain.
Notre stratégie politique consiste à mettre le peuple au centre des actions et décisions politiques. Cela explique les liens nombreux et solides que le MDI établit avec les associations de la société civile, notamment les étudiants, les chauffeurs de taxi, les commerçants, les paysans, etc. Cette implication du peuple dans la lutte politique effraie le régime de M. Biya, qui nous accuse à tort de préparer une insurrection populaire. Nous voulons la paix, mais pas une paix de cimetière. Nous uvrons pour une paix qui rime avec possibilité d’alternance démocratique. []
En tant que leader politique, j’entretiens de nombreuses relations en Afrique et dans le monde noir, particulièrement au Burkina Faso qui m’a accueilli pendant mon exil politique. Avec les hommes d’État africains, je discute le plus ouvertement du monde de l’avenir de notre continent et de notre peuple.
À 43 ans, je suis de loin le plus jeune des candidats présidentiels au Cameroun. Depuis plus de vingt ans, je combats ce régime et j’ai payé cher le prix de la liberté : deux ans de prison, cinq ans d’exil, la perte d’un fils et d’une entreprise.
* Président national du MDI, Candidat de l’« Opposition nouvelle » à l’élection présidentielle de 2004

Réponse :
On nous permettra de ne pas prendre pour contractuelle l’affirmation selon laquelle le MDI compterait « des dizaines de milliers de membres ». Et de juger quelque peu opaque, voire sectaire, la notion même d’un « ordre d’élite » auquel on accède « par initiation ». Pour le reste, nous ne pouvons que souhaiter bonne chance au candidat Djeukam Tchameni.

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