Cameroun : Samuel Mvondo Ayolo sortira-t-il un jour de l’ombre de Paul Biya ? 

Puissant directeur du cabinet civil du chef de l’État, ce diplomate originaire du sud du pays est son plus proche collaborateur. Bien que discret, il est devenu l’un des acteurs principaux de la lutte des clans qui déchire Yaoundé. Portrait d’un homme incontournable et plus ambitieux qu’il n’y paraît.

Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence camerounaise. © MABOUP

Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de la présidence camerounaise. © MABOUP

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 2 août 2021 Lecture : 10 minutes.

Comme chaque matin, sur les coups de sept heures, Samuel Mvondo Ayolo effectue en voiture le court trajet qui le sépare de son lieu de travail. De la route du Mont Fébé, où il réside, à la colline d’Etoudi, où trône le palais présidentiel, il met en tout et pour tout cinq minutes. À peine le temps de jeter un œil sur les quotidiens ou sur son agenda. Le directeur du cabinet civil se dirige ensuite vers le deuxième étage de la présidence et vers le bureau qui est le sien depuis qu’il a succédé à Martin Belinga Eboutou, en 2018. Alors que les employés d’Etoudi rejoignent leurs postes, il met en ordre ses dossiers, jette un œil sur les notes des services de renseignement et classe les demandes d’audience du chef de l’État. 

Pour Paul Biya, il est le dernier rempart, celui par qui tout doit passer. Comment Samuel Mvondo Ayolo pourrait-il l’oublier ? Son bureau est situé exactement en dessous de celui du chef de l’État, installé un palier plus haut. À Etoudi, tout est politique, même l’immobilier. « Sam », comme ses amis le surnomment, s’est entouré d’hommes de confiance, à commencer par son propre frère, Yves, un commissaire de police dont il a fait son secrétaire particulier.

Le directeur du cabinet civil sait l’importance de la famille. S’il a gravi les échelons de l’appareil, c’est en partie grâce aux réseaux de son père, Moïse Ayolo, que Paul Biya considérait comme un frère. Et s’il est aussi puissant aujourd’hui, c’est parce que le président le considère comme un fils et qu’il parle à Franck Biya, le véritable enfant du chef de l’État, comme à un frère. 

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