Sur la liste

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 1 minute.

J’écris non seulement des articles, mais également des livres. Du même coup, je m’expose au jugement (plus ou moins bienveillant) de mes chers confrères, qui font métier de lire les livres et de les critiquer. C’est normal. C’est la règle du jeu. Je ne vais tout de même pas me plaindre s’il arrive qu’un de mes livres se fasse éreinter, quand je pense à toutes les horreurs que j’ai pu écrire sur Untel ou Untel, du temps où j’étais critique de télévision. Ce qui est plus problématique, c’est quand on s’aperçoit qu’un critique (un confrère, donc), a mal lu votre livre. Ou n’a lu que la quatrième de couverture, qu’il reproduit mot à mot. Ou bien n’a lu que la moitié du livre. []

Quand on sort un livre, on se plie au rituel du « service de presse ». Généralement, ça se passe dans une pièce exiguë, sinistre, en sous-sol. Sur la table, il y a la pile de vos livres. Dans vos mains, la liste des journalistes. On lit la liste. Elle a été préparée par votre éditeur, qui vous a demandé de cocher ceux que vous connaissez. Parce que, forcément, vous en connaissez. Mais la plupart : aucune idée. Ni qui ils sont. Ni ce qu’ils font exactement. On prend un livre. On écrit une dédicace. Et ainsi de suite. Jusqu’à extinction de la pile. Et de la liste. C’est long. Très long. Au début, on est plein d’allant. Plein d’espoir. À la fin, on ne sait plus trop ce qu’on fait. Ni si ça sert à quelque chose. Combien, dans toute cette liste, liront votre livre, l’aimeront, en parleront ? On n’en sait rien. On doute. On a un coup de blues. Le soir, accablé, on rentre chez soi. On ouvre le courrier. Tiens, un livre. Dédicacé par l’auteur. Ah ! oui, c’est vrai, je suis journaliste. Je suis sur la liste

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