Privé, industriel et Algérien

À la base d’une réussite, il y a toujours des talents d’entrepreneur. Cela se vérifie partout dans le monde. Y compris en Algérie, malgré un environnement particulièrement hostile à l’investissement.

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Rien ne prédisposait Smaïl Benhamadi à se lancer dans l’entreprise. « Au lycée, j’avais honte de dire que mon père était commerçant », aime-t-il rappeler. Ce qui ne l’empêche pas, juste après le bac, d’opter pour l’École supérieure de commerce d’Alger. Et d’enchaîner avec un DEA en économie à Paris. De retour chez lui à Bordj-Bou-Arreridj, à environ 250 kilomètres à l’est d’Alger, pour les vacances de 1982, il observe l’ouverture timide de l’économie vers l’initiative privée. Il n’en faut pas davantage pour qu’il décide d’abandonner ses études de DEA et de rester en Algérie pour se lancer dans l’industrie. Il tente alors de convaincre son père, qui est négociant en matériaux de construction, de réaliser une usine de carrelage, ce qui lui permettrait de sécuriser ses approvisionnements.
Cette première initiative est l’élément déclencheur d’un parcours industriel remarquable. Pendant quelques années, Smaïl Benhamadi dirige une entreprise publique locale dans le secteur de la distribution. Il y fait l’apprentissage du management et se voit désigné « meilleur manager » de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj. Puis il se lance dans la construction d’une importante briqueterie, qui entrera en production en 1995. Elle est suivie d’une série de réalisations majeures : une minoterie-semoulerie en 2001, accompagnée en 2004 d’une unité d’ensachage ; un complexe de fabrication de matériels électroniques domestiques (téléviseurs, démodulateurs, antennes) en 2002 ; enfin trois entreprises dans le secteur du BTP à partir de 2005. Aujourd’hui, le Groupe Benhamadi pèse près de 140 millions de dollars de chiffre d’affaires et emploie plus de 1 100 collaborateurs.
« Désormais, je vais me concentrer sur la consolidation des activités du groupe », explique son directeur général. Déjà, il a constitué des filiales, chacune étant dirigée par l’un de ses six frères. Mais cette gestion familiale ne le satisfait pas. D’ailleurs, il a nommé des managers professionnels à la tête de ses trois dernières filiales, dans le BTP. Il les intéresse aux bénéfices, avant de les faire entrer dans le capital. Une exigence de professionnalisme dans le management qui se rencontre trop peu souvent dans le secteur privé algérien, encore corseté dans le statut familial de l’entreprise.

1981 Diplôme de l’École supérieure de commerce d’Alger.
1982 Suggère à son père commerçant de construire une usine
1995-2002 Ouvre une briqueterie, une usine d’éléctronique, puis une minoterie,
2006 140 millions de dollars de chiffre d’affaires, plus de 1 100 personnes.

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