Pour un monde sans mines

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Les mines antipersonnel tuent et mutilent encore dans quatre-vingt-quatre pays à travers le monde, essentiellement en Afrique et en Asie, mais aussi dans certains pays d’Amérique latine et dans de rares pays d’Europe de l’Est. Près de 20 000 nouvelles victimes sont recensées chaque année, parmi lesquels 3 000 à 4 000 enfants. Devant un tel désastre, il était nécessaire de relancer la mobilisation internationale, raison pour laquelle les Nations unies ont fait du 4 avril la « Journée internationale pour la sensibilisation aux mines et l’assistance à la lutte antimines ».
« Après avoir été très efficaces dans la pose des mines, nous devons maintenant l’être davantage encore dans le déminage », a déclaré Kofi Annan lors de cette toute première célébration. Le secrétaire général a rappelé l’importance capitale de l’aide financière qu’un certain nombre d’organismes et de pays sont en mesure d’apporter, mais aussi de l’implication des États directement concernés dans le déminage, l’information et la réinsertion des victimes.
Le cadre de cette mobilisation internationale est la Convention d’Ottawa (1999), qui interdit l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel, et fixe les modalités de leur destruction. À ce jour, 150 pays ont ratifié la Convention, ce qui est loin d’être satisfaisant. Selon l’Observatoire des mines, la quarantaine de pays qui refusent de s’associer détiennent, au total, un arsenal effrayant de 16 millions de mines. Parmi ces « mauvais élèves » : les États-Unis, la Chine, la Russie, la plupart des pays du Moyen-Orient et des anciennes Républiques soviétiques, ainsi que plusieurs pays asiatiques. Seuls quatre pays africains sont du nombre : l’Égypte, la Libye, le Maroc et la Somalie.
En novembre 2004, à Nairobi, un plan d’action a été adopté visant, d’une part, à universaliser la Convention à l’horizon 2009, et, d’autre part, à obtenir une plus grande implication des pays signataires afin de sécuriser totalement les zones à risques. Ce qui est encore loin d’être le cas. En RD Congo, par exemple, 1 800 personnes ont été tuées ou blessées par des mines depuis 2002. En l’espace de trois ans, plus de 30 000 engins ont été détruits, mais il reste quelque 1 200 zones suspectes, notamment à proximité d’écoles, de centres de santé, de champs et de routes.

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