Pour le retour des cerveaux

Les fonctions prestigieuses auxquelles vous n’auriez peut-être pas accès en Europe vous attendent près de chez vous. Cinq cadres et trois professionnels des ressources humaines en témoignent.

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Voici des gens qui sont bien dans leur tête, bien dans leur métier, bien dans leur entreprise. Ils sont nés en Algérie, au Bénin, au Maroc, au Sénégal ou en Tunisie. Ils veulent aussi travailler dans ces pays. Étrange, à l’heure où leurs compatriotes rêvent d’émigrer vers les horizons européens. Alors qu’à Londres il y a plus de médecins originaires du Malawi qu’il n’y en a dans leur pays natal. La même loi des proportions s’applique sans nul doute aux ingénieurs, aux commerciaux, aux juristes africains, plus nombreux à Paris ou à Montréal que sur le continent. La télévision montre souvent des milliers d’émigrants en quête d’une vie plus facile qui, arrivés près du but, se cassent les dents sur les contrôles d’immigration. Comme il est quelquefois plus aisé d’obtenir un visa d’étudiant, le futur diplôme devient un aller simple : l’impétrant ne reviendra plus jamais au pays. Au prétexte que l’Afrique n’offre pas de bonnes opportunités de carrière.
Ce n’est plus vrai. Nos invités des pages suivantes en témoignent. À double titre : aux côtés des cadres en poste interviennent des professionnels du recrutement et de la formation. Le nombre de ces derniers augmente chaque année, nous le constatons quand nous traitons des questions d’emploi et de formation dans Jeune Afrique. De même que se multiplient les forums spécialisés, qui favorisent les rencontres entre entreprises actives en Afrique et manageurs africains en poste à l’international (voir agenda). En outre, ces événements se spécialisent par pays, preuve supplémentaire que le continent manque de cadres « maison » : il faut aller les débusquer dans les grandes entreprises occidentales et les sensibiliser au retour au pays. Bien sûr, ces reportages ne constituent qu’une modeste contribution au problème du chômage et de la pauvreté. Mais ces cas ne sont pas isolés. Et n’est-ce pas en tirant un petit bout de fil que l’on parvient à dénouer l’écheveau ? Même si cela prend beaucoup de temps. Tel pourrait être l’objectif de ce dossier : répandre un peu d’antidote à la fuite des cerveaux.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires