Palestine : le Fonds de la discorde

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Va-t-on assister, à court terme, à un affrontement entre le gouvernement du Hamas et Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, sur la gestion du Fonds d’investissement de la Palestine (FIP) ? Si les donateurs étrangers mettent à exécution leur menace de supprimer leur aide directe au gouvernement du Hamas, celui-ci risque de connaître des difficultés financières auxquelles les centaines de millions de dollars du FIP pourraient apporter un précieux soulagement.
Ce Fonds a été créé, sous la pression des donateurs étrangers, pour placer l’argent accumulé au fil des années par Yasser Arafat sous le contrôle plus transparent de Salam Fayyad, ancien ministre des Finances de l’Autorité palestinienne et aujourd’hui président du Fonds. Mohamed Mustapha, directeur général du FIP, renchérit : « Le Fonds est la propriété du peuple palestinien. Il existe un décret concernant sa gestion et il est une réponse à l’initiative du président. Il n’est pas bon de parler de contrôle politique quand nous avons déjà assez de problèmes. Cette affaire ne relève pas de la politique. »
Le Hamas pourrait voir les choses différemment. « Pour autant que je sache, le Fonds relève de la juridiction du ministère des Finances, a déclaré au Financial Times Omar Abdelrazeq, l’économiste de formation américaine qui devrait avoir le portefeuille. En février, Mahmoud Abbas s’en est attribué la responsabilité. Il faudra donc que nous voyions ensemble quelle est la meilleure manière de servir les intérêts du peuple palestinien. »
En principe, le FIP devait être utilisé pour financer d’importants chantiers sur les territoires et encourager les entreprises privées. Le précédent gouvernement, cependant, s’en est régulièrement servi pour garantir des emprunts destinés à combler les trous d’un budget qui s’élève actuellement à 160 millions de dollars par mois.
Le FIP a démarré avec un capital d’environ 900 millions de dollars, mais ses investissements, en particulier dans le secteur des télécommunications en Égypte, en Algérie et en Tunisie, lui ont permis de faire fructifier ce capital à hauteur d’au moins 1,4 milliard de dollars.
L’existence de ce Fonds n’a pas échappé à l’administration américaine, qui cherche à éviter la faillite économique à l’Autorité palestinienne, tout en supprimant toute aide au Hamas. Elle estime que les liquidités dont dispose le FIP devraient donner à l’Autorité une marge de manuvre de cinq mois, qui permettrait de payer les salaires.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires