Gabon : 15 ans de prison pour le coup d’État le plus court du monde

Deux ans après avoir tenté, le temps de quelques heures, de renverser Ali Bongo Ondimba, Kelly Ondo Onbiang et ses acolytes écopent de 15 ans de détention. Une peine relativement clémente, compte tenu de ce qu’ils encouraient.

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  • William Rasoanaivo

    Dessinateur de presse, William Rasoanaivo – alias POV – vit et travaille à Maurice.

Publié le 2 juillet 2021 Lecture : 1 minute.

Kelly Ondo Obiang ne sera pas parvenu à s’emparer du pouvoir, mais le militaire restera dans les annales comme l’auteur du coup d’État le plus bref du monde. Un « exploit » qui a valu au désormais ex-lieutenant et à ses trois acolytes de fortune, radiés de l’armée, une condamnation à 15 ans de prison et une amende de 31 millions de F CFA par la Cour spéciale militaire en ce 1er juillet.

Le 7 janvier 2019, le jeune commandant adjoint de la garde républicaine et ses comparses se sont lancés à l’assaut de la Radio Télévision Gabonaise, voulant profiter de l’absence du président Ali Bongo Ondimba, en convalescence au Maroc, pour prendre le pouvoir. Dans la triste tradition des putschs, le désormais ex-militaire a appelé les officiers, la société civile et même le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (au pouvoir) à le soutenir lors d’une allocution télévisée qui aurait eu des allures de farce si des escarmouches n’avaient pas été signalés dans plusieurs quartiers de Libreville. Mais la tentative a fait long feu puisque les commandos du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) ont neutralisé très rapidement les mutins.

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Un acte « patriote »

Deux ans plus tard, à la barre du tribunal, Kelly Ondo Obiang n’en démord pas. Aux juges qui l’ont finalement condamné, il a affirmé avoir agi par « patriotisme », et même, a-t-il plaidé, pour empêcher un « vrai coup d’État », n’hésitant pas à pointer un doigt accusateur sur… le propre frère du chef de l’État, Frédéric Bongo, qui dirigeait à l’époque les services spéciaux de la Garde républicaine.

Si la peine dont l’ex-lieutenant et ses complices ont écopé peut paraître lourde, le verdict aurait pu être bien plus strict : le procureur avait réclamé la prison à perpétuité. Leurs avocats n’en ont pas moins annoncé un pourvoi en cassation…

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