Burkina Faso : fini les grosses coupures ?

Si le déficit énergétique du Burkina Faso est encore lourd, le renforcement des centrales et la nouvelle interconnexion avec le Ghana devraient changer la donne.

Usine de tannage industriel du cuir dans la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso. © Renaud VAN DER MEEREN/EDJ

Usine de tannage industriel du cuir dans la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso. © Renaud VAN DER MEEREN/EDJ

Publié le 28 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Dotée d’une subvention de 21 milliards de F CFA (32 millions d’euros) par an, la Société nationale d’électricité du Burkina (Sonabel) accuse un déficit annuel de 15 milliards de F CFA depuis 2011, aggravé par le gel des tarifs et la hausse des coûts de production. À tel point que le prix de revient de l’électricité produite au Burkina (625 GWh) est supérieur à celui des importations (515 GWh). L’offre est en outre loin de répondre à la demande, qui croit au rythme de 13 % par an, sans compter la part d’énergie non distribuée à cause d’incidents, de travaux ou délestages…

Monopole

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Las, les Burkinabè reprochent à l’État de s’évertuer à garder le monopole de la distribution d’électricité, dont la production est, elle, libéralisée depuis des lustres. Pour renforcer l’offre énergétique, le gouvernement mise sur un partenariat public-privé, même si l’expérience a connu des débuts difficiles, le prix de cession du kilowattheure pratiqué par les opérateurs privés étant élevé.

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Les responsables de la Sonabel rappellent que, « au stade actuel, il n’est pas possible de produire de l’énergie avec un système privé en étant compétitif. Les gens doivent avoir conscience que si le prix de l’électricité reste abordable c’est grâce à la subvention de l’État ». Et d’ajouter que « cette année, il y aura moins de délestages ».

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Ce que tend à confirmer le rapport du ministère de l’Énergie sur le renforcement des capacités de production de la Sonabel de 2014 à 2019. Plusieurs chantiers d’extension de centrales thermiques sont en cours. La puissance de celle de Komsilga (au sud de Ouaga) doit être portée à 93 MW d’ici au mois d’avril et celle de Bobo II augmentée de 20 MW avant la fin de l’année.

Échanges

En partenariat avec la Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (Semafo), l’État étudie aussi la construction d’une centrale photovoltaïque de 20 MW dont la production serait injectée en totalité dans le réseau de la Sonabel.

Par ailleurs, la ligne entre Bolgatenga (Ghana) et Ouagadougou va enfin se concrétiser dans le cadre du système d’Échanges d’énergie électrique de l’Afrique de l’Ouest de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Son financement (55 milliards de F CFA) est assuré par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement et la Sonabel. Cette ligne permettra d’importer 100 MW supplémentaires dès 2016.

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