Issaka Kargougou : « D’autres bailleurs sont prêts à investir à Bagré »

Issaka Kargougou est directeur général de la société de développement du pôle de développement de Bagré, au Burkina Faso. Pour « Jeune Afrique », il revient sur l’état de développement et les enjeux de ce projet.

Issaka Kargougou est le directeur général de Bagrépôle. © Ahmed Ouoba/JA

Issaka Kargougou est le directeur général de Bagrépôle. © Ahmed Ouoba/JA

Publié le 6 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Alors que la construction des zones d’activité s’engage, Issaka Kargougou, le patron de la société de développement du pôle de Bagré, revient sur le coût et les enjeux du projet.

Propos recueillis par Pierre Mareczko

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Jeune afrique : Fin janvier, le Premier ministre a annoncé une accélération des activités prévues à Bagré. Comment cela va-t-il se traduire sur le terrain et avec quels financements ?

Issaka Kargougou : Nous devons lancer cette année les travaux d’aménagement – sur au moins 12 000 ha – de la zone industrielle, de la zone commerciale, de la zone pastorale, construire des marchés et d’autres équipements économiques. L’étude sur le schéma directeur d’aménagement a fait ressortir que le financement du premier plan quinquennal s’élève à 116 milliards de F CFA [environ 177 millions d’euros], qui n’est pas entièrement couvert pour le moment.

Il reste à mobiliser environ 20 milliards de F CFA complémentaires auprès de l’État et de ses partenaires. La bonne nouvelle est que d’autres bailleurs, en plus de la Banque mondiale, sont prêts à investir dans le projet. Les discussions sont en cours pour que ces participations se concrétisent.

Pourquoi les petites exploitations n’ont-elles pas été prises en compte dans l’appel pour l’allocation de terres ?

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Le cahier des charges spécifique pour les exploitations de type familial, de moins de 5 ha, a prévu une procédure moins lourde, qui se résume à un simple formulaire de demande, ne requérant que quelques informations.

D’autre part, les exploitants de type familial doivent bénéficier de terres dont le système d’irrigation est gravitaire [qui consiste à arroser les cultures en faisant ruisseler de l’eau]. Or il faudra d’abord assurer la compensation terre contre terre – pour les populations affectées par les projets d’aménagement [et déplacées], avant de rendre disponibles aux petits exploitants les parcelles utilisant ce mode d’irrigation.

La création du pôle minier dans le Sahel vient d’être annoncée. Ne craignez-vous pas qu’elle ralentisse le développement du pôle de Bagré ?

L’industrie minière, notamment aurifère, est en plein essor au Burkina Faso. Les revenus et les investissements directs étrangers sont en hausse, mais il est nécessaire de développer des mécanismes permettant d’en maximiser les avantages sociaux et économiques. C’est dans cette optique que le comité national de pilotage a retenu la construction d’un pôle minier.

Ce nouveau projet et celui de Bagré ne sont pas antinomiques, car ils concourent tous deux à la croissance économique du Burkina Faso et à l’amélioration des conditions de vie des populations.

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