Burundi – Albert Shingiro : « Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut vivre seul »

Reprise du partenariat avec l’Union européenne, réchauffement des relations avec le voisin rwandais, rôle dans la sous-région… Le ministre burundais des Affaires étrangères aborde le retour de son pays sur la scène internationale et ses priorités.

Le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Albert Shingiro.

Le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Albert Shingiro.

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Publié le 12 juillet 2021 Lecture : 5 minutes.

Le président burundais Évariste Ndayishimiye à Gitega, en juin 2020. © AP Photo/Berthier Mugiraneza
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Burundi : Évariste Ndayishimiye, le pari de l’ouverture

Un an après l’accession d’Évariste Ndayishimiye à la tête du pays, le Burundi commence à changer et tente de revenir sur le devant de la scène. Un retour étape par étape, entre pragmatisme et opportunisme.

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À 48 ans, Albert Shingiro connaît parfaitement la maison dont il a pris les rênes le 28 juin 2020. Avant d’être nommé à la tête du portefeuille des Affaires étrangères, ce diplomate de formation et de carrière a en effet occupé de nombreux postes depuis 2006, aussi bien au sein de l’administration centrale qu’au service extérieur. Après avoir étudié au Québec, il a notamment été nommé plusieurs fois à New York, en tant que conseiller et chargé d’affaires auprès des Nations unies, puis comme ambassadeur permanent de 2014 à 2020. Il devient alors le porte-voix de son pays sur la scène internationale qui découvre son éloquence et parfois, aussi, ses outrances.

Sa nomination vient donc récompenser une carrière tout entière consacrée à son pays, ainsi qu’au Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, au pouvoir), dont il est membre depuis sa fondation. Le voilà chef de la diplomatie burundaise au moment où le pays montre des signes d’ouverture. En particulier envers l’Union européenne (UE), avec laquelle vient de reprendre un dialogue politique qui était au point mort depuis la crise de 2015.

Jeune Afrique : Quelle feuille de route le chef de l’État vous a-t-il confiée lors de votre nomination, il y a un an ?

Albert Shingiro : Les orientations sont très claires. Le Burundi doit revenir progressivement sur la scène internationale, reprendre la place qu’il occupait avant la crise de 2015. C’est dans ce cadre qu’ont démarré, au début de cette année, les négociations politiques avec l’UE, dans un esprit d’ouverture et de compromis entre les deux parties.

Trois séances ont déjà eu lieu à Bujumbura avec les ambassadeurs européens. Nous nous parlons à cœur ouvert pour rétablir la confiance perdue ces dernières années. Mes visites à Bruxelles, à Paris et à Berne entrent également dans ce processus de normalisation en cours. Les progrès sont déjà tangibles et nous sommes confiants quant à la décision de l’UE de lever des sanctions qui n’ont plus lieu d’être puisque les raisons pour lesquelles elles avaient été prises n’existent plus.

L’UE estime de son côté prendre « un pari », le Burundi ayant jusqu’à présent apporté peu de garantie quant à sa volonté de changement. Que lui répondez-vous ?

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