Haro sur le management familial

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : En quoi la carrière de Smaïl Benhamadi vous semble-t-elle significative ?
Smaïl Seghir: Comme beaucoup, il a fait une partie de ses études supérieures en France. Contrairement à de nombreux autres, il ne s’est pas installé à l’étranger. Il est rentré chez lui pour se lancer dans les affaires. Il n’a pas fait fortune dans le commerce ou dans l’économie de bazar, mais dans l’industrie, là où les taux de retour sur investissement sont moindres et les risques plus élevés. Je sais d’ailleurs que sa famille n’était pas très enthousiaste pour ses projets industriels.

Comment analysez-vous sa réussite ?
Il a fait des choix judicieux en matière de secteurs industriels investir. Les matériaux de construction, l’agroalimentaire, l’électronique et le BTP sont des secteurs très porteurs dans le pays. Sa formation d’économiste et l’expérience qu’il a acquise dans le management d’entreprise sont autant d’atouts qui lui ont permis de mener à bien ses projets et de les faire avancer efficacement.

la suite après cette publicité

L’environnement économique du pays y a-t-il contribué ?
Il est considéré comme l’un des plus hostiles à l’investissement, à en croire les institutions internationales comme la Banque mondiale. De fait, les entrepreneurs sont constamment en butte avec la bureaucratie de l’administration (douanes, fisc, banques), aussi bien pour le lancement des projets que pour leur gestion courante. Mais l’importance des besoins du marché intérieur, la proximité avec l’Europe et divers avantages comparatifs, comme le coût de l’énergie, sont des facteurs qui offrent aux entrepreneurs de réelles possibilités d’épanouissement. Encore faut-il qu’ils soient dynamiques et pugnaces !

Quelle est la plus grande réforme à mener dans les entreprises algériennes ?
La quasi-totalité des entreprises privées sont des affaires familiales. Cela pose des problèmes sérieux. Le premier est celui de la compétence. Le père, les frères ou les enfants n’ont pas nécessairement les qualités requises pour gérer une entreprise. En outre, le management familial ne permet pas d’accueillir les talents extérieurs dont l’entreprise peut avoir besoin. Enfin, il y a la question de la succession : que devient l’entreprise après le décès de son fondateur ? Smaïl Benhamidi est l’un des rares à bien comprendre l’enjeu. Trop peu d’entreprises algériennes sont capables de faire confiance à des dirigeants qui ne sont pas de la famille.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires