Du gaz sous les dunes

Edison, numéro deux italien de l’énergie, annonce la découverte d’un gisement de 100 à 120 milliards de m3 dans le sud du pays.

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Edison, la société italienne d’électricité et de gaz, a touché le jackpot. Après plusieurs mois de prospection, elle a annoncé la découverte d’un important gisement de gaz dans le désert algérien. « C’est un gisement de 100 à 120 milliards de m3, soit un tiers de plus que le gisement égyptien, qui est l’un des plus importants de la Méditerranée, a indiqué Umberto Quadrino, administrateur délégué du groupe, dans une interview publiée le 2 avril par le quotidien Corriere della Sera. C’est une très bonne chose dans un marché où les grands consommateurs comme nous cherchent un accès direct à la matière première. » Le responsable d’Edison s’est toutefois gardé de révéler le lieu de cette découverte. Classée parmi les dix premières sociétés sur le marché européen du gaz, Edison entend saisir l’opportunité du nouveau gisement pour doubler ses ventes sur les dix prochaines années. Objectif des dirigeants du groupe : diversifier les approvisionnements et augmenter les capacités d’importations par la création de nouveaux gazoducs. Edison, deuxième groupe énergétique italien, a affiché, pour l’année 2004, un bénéfice net de 337,8 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 7,769 milliards de dollars.
Présent en Algérie depuis plusieurs années, Edison est associé depuis janvier 2003 à Sonatrach pour la réalisation du gazoduc Galsi, qui reliera l’Algérie au nord de l’Italie, via la Sardaigne. Le démarrage des travaux de ce gazoduc d’une capacité de 10 milliards de m3 ne saurait tarder. À en croire les prévisions des dirigeants d’Edison, Galsi devrait être opérationnel d’ici à 2010. Le jour même de la parution de l’entretien dans les colonnes de Corriere della Sera, le président algérien révélait que le projet était bouclé. Au cours d’une allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture des travaux de la 10e conférence de la Cnuced sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique, Abdelaziz Bouteflika a précisé que les études de faisabilité « sont quasiment achevées » et que « les intentions d’achat du gaz acheminé par cet ouvrage atteignent déjà la pleine capacité ».
Pour les sociétés pétrolières internationales, le marché algérien revêt un double intérêt : d’inépuisables richesses en sous-sol et une nouvelle législation qui a mis fin au monopole de l’État sur le secteur des hydrocarbures. Parallèlement à ses énormes ressources pétrolières, l’Algérie dispose de la septième réserve mondiale de gaz naturel et se classe au quatrième rang des exportateurs mondiaux, derrière la Russie, le Canada et la Norvège. Le lendemain de l’annonce de Quadrino, Repsol, le premier groupe pétrolier espqagnol, confirmait une nouvelle découverte de gaz dans le bassin de Reggane, avec une production initiale de 736 000 m3/jour. Paradoxalement, ces deux annonces ont provoqué la colère du ministre algérien de l’Énergie, Chakib Khelil : « Les sociétés n’ont pas le droit d’annoncer des découvertes sans consulter leur partenaire. Nous avons eu à rabrouer bon nombre de sociétés, qui donnaient de fausses informations dans le seul but de valoriser leurs actions sur les marchés boursiers, entamant ainsi la crédibilité de leur partenaire Sonatrach. »

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