Des projets plein la tête

Féru d’informatique, il complète son bagage technique acquis en Tunisie par une formation au management, en France. Un début de carrière volontairement expatrié pour mieux rentrer au pays.

Publié le 10 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Ingénieur diplômé de l’Institut national des sciences appliquées de Tunis (Insat), Marouane Ben Jemâa a intégré un mastère de l’Institut national des télécommunications d’Évry, une grande école française, et travaille aujourd’hui, à 26 ans, comme stagiaire chez BMW Financial Services, filiale bancaire du constructeur automobile allemand. Basé à Paris, son contrat d’assistant chef de projet court sur un an. Le temps d’engranger de l’expérience au sein d’un groupe international, avant de rentrer en Tunisie pour se lancer. Il a déjà cerné les contours de son projet : l’automobile et les nouvelles technologies. Plus tard, quand il aura fait ses preuves et qu’il se sera imposé, il rejoindra peut-être le groupe familial.
Élève doué au lycée Menzah-VI de Tunis, et féru d’informatique, Marouane a rejoint la « prépa intégrée » de l’Insat à l’automne 1998, une fois son bac maths en poche. Il n’était pas très chaud pour faire une prépa en France. « Je ne doutais pas trop de mes capacités, mais j’avais peur de craquer à cause de la pression et de l’éloignement. Et je n’aimais pas l’idée de ne pas savoir dans quelle école j’allais atterrir à cause des aléas du concours. L’Insat venait de se créer, fruit d’un partenariat franco-tunisien, il avait de gros moyens et jouissait déjà d’une bonne renommée. En outre, il proposait une spécialité en informatique appliquée aux télécoms. Mon projet de fin d’études de premier cycle [le premier CD-ROM multimédia sur la Tunisie, NDLR], réalisé avec quatre amis, a été primé, et même commercialisé. »
Marouane effectue alors un stage de fin d’études à Paris, chez Téléperformance, le leader mondial des centres d’appels, et décroche ensuite un mastère spécialisé en systèmes d’information appliqués au management, à l’INT Management d’Évry, en région parisienne. « Je voulais devenir polyvalent et acquérir une double compétence, afin de pouvoir évoluer à tous les postes. Cela passait par une maîtrise du marketing, de la finance, et de la gestion de projet. Plusieurs personnes, dont mon père, m’ont confirmé qu’un bon CV d’ingénieur, comprend une touche managériale. Celle qui manque à notre formation technique. »
Jeune diplômé, il postule à un premier job dans une société d’informatique française. L’échec lui reste encore en travers de la gorge : « J’avais les compétences et le profil, et j’étais sur le point de signer le contrat de pré-embauche quand la DRH m’a appelé pour me demander si je possédais la nationalité française. Et comme ce n’était pas le cas C’est du racisme à peine déguisé. La France prône la liberté et la fraternité, et elle te rejette parce que tu es différent. C’est décevant. Si je devais maintenant continuer à l’étranger, j’irais voir ailleurs, en Angleterre ou aux États-Unis, en Californie, parce que je sais qu’au moins, là-bas, on juge les gens sur leur valeur, et pas sur des critères arbitraires comme le pays d’origine… »

2004 Ingénieur de l’Insat, à Tunis
2005 Mastère à l’INT Management d’Évry (France)
2006 Assistant chef de projet chez BMW Financial Services, à Paris.

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