Condi et les droits de l’homme
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À la différence des habituels « Country Reports » que le département d’État américain publie chaque année, le document de 260 pages, préfacé par la secrétaire d’État Condoleezza Rice et intitulé « Supporting Human Rights and Democracy. The US Record 2005-2006 », est une première. Sorte de revue de détail du travail accompli par les ambassades américaines dans les 95 pays considérés comme les plus problématiques en matière de droits de l’homme selon les critères en vigueur à Washington (Israël n’y figure pas), ce rapport, dévoilé le 5 avril, se veut une défense et illustration des « performances » d’une administration Bush très critiquée en ce domaine. Résultat : une collection de bons points, d’avertissements et de blâmes adressés unilatéralement – notamment en Afrique.
Dans la catégorie des pays « en progrès » figurent ainsi le Maroc et l’Algérie, mais aussi la Guinée (!), le Congo-Brazzaville, le Burkina et la République autoproclamée du Somaliland. Carton jaune en revanche pour la Tunisie, le Gabon, le Togo, le Cameroun, l’Angola, la Côte d’Ivoire et même la Mauritanie – où Washington n’a toujours pas digéré le renversement de Ould Taya. La Libye et la Guinée équatoriale sont à la limite du carton rouge. Enfin, quatre régimes sont considérés comme quasi irrécupérables : ceux du Zimbabwe, du Soudan, de l’Érythrée et du Tchad. Seuls les mauvais esprits verront un rapport entre le jugement au vitriol porté à l’encontre du régime « clanique » d’Idriss Déby Itno et la volonté à peine cachée de certaines compagnies pétrolières américaines de voir ce dernier quitter le pouvoir
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