Côte d’Ivoire – Jacques Ehouo et Robert Beugré Mambé : un bras de fer très politique au Plateau
Le 4 juillet, le district d’Abidjan a procédé à la démolition d’un ouvrage d’embellissement réalisé par la mairie du Plateau. Une querelle qui révèle les tensions entre le député-maire du quartier d’affaires, membre du parti d’Henri Konan Bédié, et le ministre-gouverneur d’Abidjan, membre du RHDP d’Alassane Ouattara.
Il est presque minuit, dans la nuit du samedi au dimanche 4 juillet, lorsque des agents missionnés par le gouvernorat du district d’Abidjan entament la démolition d’un ouvrage d’embellissement du Plateau, aménagé entre le palais de justice et la cathédrale Saint-Paul. Ils s’activent sous le regard des forces de l’ordre, jusqu’à sa destruction totale. Commandité par la mairie dans le cadre d’un projet d’aménagement de la commune la plus puissante du pays, l’installation devait être livrée le lundi 5 juillet. Depuis, les autorités communales ne décolèrent pas : elles se sont fendues d’un communiqué le 6 juillet pour dénoncer un « abus d’autorité ».
Comment l’ornementation de cet espace public est-elle devenue un sujet de discorde à Abidjan ? Depuis plusieurs mois, elle est au centre d’un bras de fer qui oppose deux hommes influents de la capitale économique ivoirienne : le député-maire PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain) Jacques Ehouo, et le ministre-gouverneur du district, Robert Beugré Mambé, membre du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Suspensions à répétition
Tout commence au début de l’année, quand le conseil du Plateau vote un budget pour aménager les points d’entrée du quartier d’affaires. « Nous avons porté l’information au district, afin de savoir s’ils avaient des observations à faire. Il n’y en a pas eu, raconte Jacques Ehouo. Nous avons donc entamé la réalisation du projet, en commençant par les entrées Chardy et Carena. Celle située près du palais de justice et de la cathédrale était le troisième espace sur lequel nous faisions des aménagements ». Mais le district, qui revendique la propriété des lieux, interpelle la mairie et fait arrêter les travaux en février.
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