Un Iranien à Bagdad

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Le coup diplomatique n’est pas banal. Le 2 mars 2008, Mahmoud Ahmadinejad est entré dans l’Histoire à double titre. Il est le premier président de la République islamique d’Iran à se rendre en visite officielle à Bagdad. Il est également le premier président étranger à être reçu en grande pompe par son homologue irakien, le Kurde Jalal Talabani, et par le chef du gouvernement, le chiite Nouri al-Maliki, depuis la chute du régime de Saddam Hussein.
Fidèle à sa réputation, Ahmadinejad n’a cessé de surprendre durant son séjour en Mésopotamie. Il a refusé tout déplacement en hélicoptère, privilégiant les convois terrestres, véritable casse-tête sécuritaire. Non seulement il a passé la nuit à Bagdad, un cauchemar pour sa garde rapprochée, mais il s’est rendu au Mausolée de l’imam Kazem, au quartier d’Al-Kazimiya, une des zones les plus exposées aux attentats kamikazes qui secouent quotidiennement la capitale irakienne, pour y accomplir un pèlerinage. Le tout en assurant que les Américains ne participaient en aucune manière à garantir sa sécurité. Difficile de le croire, le pays étant occupé par 160 000 GI’s. Toujours est-il que ses premiers mots ont constitué un hommage indirect à la coalition : « Quel bonheur de visiter un Irak débarrassé de son dictateur ! » Tollé chez les sunnites : boycott des officiels et manifestations populaires à Fallouja, symbole de la résistance irakienne. Bilan de la visite : sept accords économiques et politiques lient désormais les deux gouvernements. Pendant ce temps-là, à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU renforçait les sanctions contre l’Iran.

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