Éruption du Nyiragongo en RDC : « Ce qui est arrivé n’arrivera plus jamais »

Soupçons de corruption, mauvaise gestion, manque de moyens… L’Observatoire volcanologique de Goma fait polémique depuis l’éruption du volcan Nyragongo. José Mpanda, ministre de la Recherche scientifique, assure que tout est désormais sous contrôle.

Un habitant de Goma observe la coulée de lave après l’éruption du Nyiragongo, samedi 22 mai 2021. © Justin Kabumba/AP/SIPA

Un habitant de Goma observe la coulée de lave après l’éruption du Nyiragongo, samedi 22 mai 2021. © Justin Kabumba/AP/SIPA

Publié le 8 juillet 2021 Lecture : 4 minutes.

Si les coulées de lave ont épargné Goma, la spectaculaire éruption du Nyragongo, le 22 mai dernier, a pris tout le monde de court, plongeant la région dans le chaos. Les autorités ont dû décréter en catastrophe l’évacuation de la ville, peuplée de 2 millions d’habitants, jetant des centaines de milliers de personnes sur les routes. Certaines ont cherché refuge au Rwanda voisin, quand d’autres ont pris la direction de la région du Masisi, dans le sud-ouest du pays. Le bilan officiel fait état d’au moins 38 victimes, sans compter les milliers de maisons détruites et les centaines d’enfants séparés de leurs parents…

Alors que la région se remet de l’éruption, beaucoup pointent la responsabilité de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). Soupçonné de corruption – au point que certains de ses partenaires lui ont coupé les vannes financières, accentuant encore un manque chronique de moyens –, ce centre de recherche n’a pas donné l’alerte avant la catastrophe. Mais José Mpanda, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique depuis septembre 2019, assure qu’il n’y a eu aucune défaillance. Entretien.

Jeune Afrique : Pourquoi le système d’alerte n’a pas fonctionné au moment de l’éruption du Nyragongo ?

José Mpanda : Contrairement à celle de 2002, l’éruption du mois de mai n’a été précédée d’aucun signe précurseur, si ce n’est des indices d’une situation pré-éruptive marquée essentiellement par un lac de lave actif. Ni le Rwanda voisin, intéressé aussi au premier chef, ni le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, en Belgique, qui surveille également le Nyiragongo, n’ont détecté le moindre signe. Il en est de même de 26 autres institutions de recherche internationales qui travaillent en synergie avec l’Observatoire volcanologique de Goma.

L’Observatoire avait suspendu la surveillance du volcan depuis sept mois, faute de financement. Et certains de ses employés n’étaient plus payés. Ne peut-on pas parler d’une responsabilité du gouvernement ?

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