Loin de Ratisbonne

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Le 12 septembre 2006, Benoît XVI, tout nouveau chef de l’Église catholique (il avait été élu pape le 19 avril de l’année précédente), avait provoqué la colère du monde musulman en établissant, au cours d’une conférence à Ratisbonne, en Allemagne, un lien implicite entre islam et violence. Il eut beau exprimer des regrets, l’effet avait été désastreux.
L’ambiance est tout autre aujourd’hui, puisque chrétiens et musulmans se sont mis d’accord pour créer une instance de dialogue permanente baptisée « Forum catholiques-musulmans ». L’événement est considérable et augure d’une concertation fructueuse en cas de crise comme celle déclenchée en 2005 par les fameuses caricatures de Mahomet. Une première rencontre aura lieu du 4 au 6 novembre à Rome. Elle réunira 24 dignitaires de chacune des deux religions. Un autre rendez-vous est programmé pour 2010 dans un pays islamique. Tout a commencé en octobre 2006, au lendemain de « Ratisbonne » donc, par une lettre ouverte au pape rédigée par 38 personnalités musulmanes, de différents pays et de toutes sensibilités. Une partie du texte exprimait un net désaccord avec les positions du successeur de Jean-Paul II. Un an plus tard, en octobre 2007, une nouvelle lettre est adressée au souverain pontife (ainsi qu’aux responsables des autres grandes Églises chrétiennes), cette fois signée par 138 personnalités de 43 nationalités différentes. Sunnites, chiites, ibadites, ismaéliens toutes les composantes de l’islam sont associées à une démarche qui, insistant sur les valeurs communes aux deux religions, manifeste le plus grand respect pour les Écritures chrétiennes.
Rome pouvait difficilement ne pas saisir cette perche, d’autant que, le mois suivant, la visite du roi Abdallah au Vatican a marqué une avancée importante : c’était la première fois que le pape rencontrait le gardien des Lieux saints de l’islam.

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