Le film qui dérange

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Les autorités néerlandaises ont discrètement averti leurs ambassades dans des pays « sensibles », comme le Pakistan ou l’Indonésie, de se tenir prêtes à toute éventualité, à deux semaines de la parution de Fitna, le film anti-Coran du député islamophobe Geert Wilders. Celui-ci n’ayant rien voulu entendre, malgré les appels de plusieurs personnalités de divers bords, il ne reste plus à La Haye qu’à tenter de limiter les dégâts. Jan Peter Balkenende, le Premier ministre, a donné plusieurs interviews pour expliquer que les Pays-Bas étant un pays démocratique où la liberté d’expression est sacrée, il ne peut en aucune façon s’opposer à la production et à la projection du film : une façon de prendre date vis-à-vis de l’opinion islamique. Les ambassades ont été chargées de traduire et de diffuser largement les interviews.
Dernier rebondissement : toutes les chaînes de télévision ont annoncé qu’elles ne programmeraient pas Fitna. Pour certaines chaînes privées, il s’agit d’ailleurs d’un désaccord technique avec Wilders plutôt que d’une position de principe. Il semble que le député ait exigé un accord écrit stipulant que le court-métrage (une quinzaine de minutes) sera projeté dans son intégralité, sans aucune coupe. Or l’usage constant de ces chaînes est de garder le contrôle des conditions dans lesquelles se font les projections.
Geert Wilders, contre lequel courent une trentaine de plaintes judiciaires déposées par divers citoyens néerlandais pour « insultes », « discrimination », « racisme », etc., a alors déclaré qu’il présenterait son opus dans l’enceinte de Nieuwspoort, le ?centre médias du Parlement. En tant que député, il en a parfaitement le droit, a fait savoir la direction de Nieuwspoort.

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