La Ticad IV sur les rails

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Le Japon, qui accueillera en juin 2008 sur l’île d’Hokkaido le prochain sommet du G8, organisera du 28 au 30 mai la IVe Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (la Ticad). Cette grand-messe, dont la première édition a eu lieu en 1993, réunira, outre les autorités nippones et celles de la plupart des pays africains, un nombre important de représentants de nations asiatiques, mais aussi d’institutions onusiennes spécialisées, de bailleurs multilatéraux, ainsi que de la France et de l’Union européenne.
Vingt-trois chefs d’État et de gouvernement africains avaient fait le voyage de Tokyo en 2003. Selon Notake Odano, l’ambassadeur japonais chargé de la Ticad, de passage à Paris le 6 mars pour une conférence-débat, ils seront encore plus nombreux à Yokohama, cette année. « L’image de l’Afrique a considérablement évolué, explique-t-il. En dépit des récents soubresauts tchadiens et kényans, le continent s’est stabilisé, démocratisé et doté d’institutions solides, comme l’Union africaine. Sa croissance est désormais supérieure à celle de la zone OCDE. Nous devons maintenant redoubler d’efforts et d’imagination pour aider nos partenaires à réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015. »
La Ticad met traditionnellement l’accent sur des thèmes chers à la coopération japonaise – santé, accès à l’eau, appui au secteur privé, paix et sécurité, réchauffement climatique – et ne dérogera pas à la règle. Mais un autre défi se profile : l’intégration de ces nouveaux acteurs de l’aide au développement que sont les pays émergents – Chine, Inde, Brésil -, ainsi que les grandes fondations privées, comme la fondation Bill et Melinda Gates, qui mobilisent désormais des flux financiers égaux voire supérieurs à ceux suscités par les acteurs historiques, membres du club des pays riches.
« La division du travail entre les bailleurs doit être améliorée, et il faut penser à un code de bonne conduite », estime Odano. Derrière le propos policé perce une inquiétude liée à la montée en puissance de la Chine, dont « la diplomatie du carnet de chèques » bouscule certitudes et convenances. « Le G8 vient à peine de désendetter l’Afrique, il ne faudrait pas que Pékin la réendette », a pour sa part commenté un participant français au débat.

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