Burundi : Évariste Ndayishimiye, une présidence sous surveillance

Un an après l’accession d’Évariste Ndayishimiye à la tête du pays, le Burundi commence à changer. Mais la volonté d’ouverture et de développement tiendra-t-elle ses promesses sur le long terme ? Et tiendra-t-elle tout court, face aux plus radicaux du parti au pouvoir ?

Évariste Ndayishimiye, lors de son investiture le 18 juin 2020 à Gitega. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Évariste Ndayishimiye, lors de son investiture le 18 juin 2020 à Gitega. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

OLIVIER-CASLIN_2024

Publié le 14 juillet 2021 Lecture : 7 minutes.

Le président burundais Évariste Ndayishimiye à Gitega, en juin 2020. © AP Photo/Berthier Mugiraneza
Issu du dossier

Burundi : Évariste Ndayishimiye, le pari de l’ouverture

Un an après l’accession d’Évariste Ndayishimiye à la tête du pays, le Burundi commence à changer et tente de revenir sur le devant de la scène. Un retour étape par étape, entre pragmatisme et opportunisme.

Sommaire

Le 18 juin 2020, Évariste Ndayishimiye a officiellement été investi président de la République du Burundi. C’était tout sauf une surprise. « Il était difficile d’imaginer que le prochain chef de l’État puisse être d’un autre parti que le CNDD-FDD [Conseil national pour la défense de la démocratie–Force de défense de la démocratie, au pouvoir depuis 2005], qu’il remporte ou non l’élection », estime un diplomate. Agathon Rwasa, le leader du Congrès national pour la liberté (CNL), ne dira pas le contraire.

Arrivé deuxième à la présidentielle du 20 mai 2020, l’opposant continue, un an plus tard, de revendiquer une victoire qu’un certain nombre d’observateurs burundais et étrangers semblent prêts à lui accorder, même à demi-mots. Dès le 4 juin 2020, la Cour constitutionnelle a mis un terme aux contestations, en validant la victoire du CNDD-FDD, plus tout-puissant que jamais après avoir également remporté les élections législatives et communales, organisées le même jour que la présidentielle.

Militarisation express

Plus étonnant peut-être, le nom de l’heureux élu, pourtant annoncé depuis janvier 2020 par la direction du CNDD-FDD. En effet, Évariste Ndayishimiye n’était alors qu’un général parmi d’autres au Burundi et sa nomination à la candidature entérinait surtout la décision bien plus surprenante, prise dès 2018 par le président Pierre Nkurunziza, de ne pas se représenter à un quatrième mandat. « Le parti était alors toujours profondément fracturé par les événements de 2015. Le chef de l’État n’était pas certain de disposer des soutiens suffisants pour une nouvelle candidature », explique un journaliste local.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

Dans le même dossier

Burundi : le CNDD-FDD, plus tout-puissant que jamais

Burundi : Agathon Rwasa, le dernier des opposants ?