RDC – Décès de Laurent Monsengwo : l’héritage très politique du cardinal
Figure de proue du combat pour la démocratisation en RDC, homme d’église et autorité morale très respectée, Laurent Monsengwo aura contribué à faire entendre la voix des catholiques au cœur du jeu politique. Une tradition que ses disciples espèrent poursuivre.
« Tendre la corde sans qu’elle ne cède ». C’est ainsi que Laurent Monsengwo aimait à résumer auprès de Jeune Afrique son rapport, souvent conflictuel, au monde politique. Monter au front, prendre la parole, s’opposer au pouvoir en place tout en s’attachant à ne pas sortir de son costume d’homme de Dieu… Le cardinal Monsengwo aura passé sa vie à la frontière entre deux mondes, le spirituel et le temporel, le calme de l’Église d’un côté, l’agitation de l’arène politique de l’autre.
Décédé ce 11 juillet à Paris, ce prélat originaire d’une famille de chef coutumier sakata, de l’actuelle province du Mai-Ndombe, naît en 1939 dans un Congo sous domination belge. Il choisit très tôt la voie ecclésiastique sans forcément réaliser que celle-ci le mènera à croiser le monde politique, jusqu’à s’y impliquer en première ligne.
Ordonné prêtre en 1963, puis évêque à Kinshasa en mai 1980, Monsengwo gravit les échelons d’une Église déjà érigée en contre-pouvoir face règne du tout-puissant Mobutu Sese Seko.
Le monde politique, Monsengwo apprendra progressivement à l’apprivoiser. « C’est avant tout un homme de Dieu. Il a été l’héritier d’une Église traditionnellement engagée sur le plan politique et sociétal avec des figures marquantes comme le cardinal Joseph-Albert Malula. C’est sa personnalité qui a fait le reste », résume pour Jeune Afrique l’abbé Donatien Nshole, l’un de ses disciples, aujourd’hui secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
« Dégager les médiocres »
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