Firestone lâche du lest

Le géant américain du pneumatique a signé un accord avec Monrovia qui revoit les conditions d’exploitation de la plantation d’hévéas d’Harbel, la plus grande au monde.

Publié le 10 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Le Liberia vient de franchir un premier pas dans la reprise en main de ses importantes ressources naturelles, comme l’avait promis la présidente Ellen Johnson-Sirleaf dans son discours d’investiture, en janvier 2006. Fin février, le ministre de l’Agriculture et le fabricant américain de pneumatiques Firestone, présent dans le pays depuis quatre-vingt-deux ans, ont signé un accord révisant les termes de la concession attribuée en 2005 à l’entreprise par le gouvernement de transition du président Gyude Bryant – aujourd’hui poursuivi pour corruption – sur la plus grande plantation d’hévéas au monde (400 000 hectares) située à Harbel (Centre-Ouest).
Les autorités libériennes ont notamment obtenu une réduction de cinquante ans de la durée du contrat passé avec Firestone, qui courait initialement jusqu’en 2091, mais aussi la pleine possession des arbres ainsi qu’une augmentation de l’impôt prélevé sur le chiffre d’affaires du groupe, qui va passer de 25 % à 30 %. Afin de pérenniser l’exploitation de la ressource et de valoriser la filière caoutchouc, Monrovia pourra également compter sur une intensification de l’effort de replantation du géant du pneumatique et sur la construction d’une usine de transformation qui permettra de créer, d’ici à la mi-2008, cinq cents emplois. Enfin, Firestone, l’un des plus importants employeurs du pays, s’est engagé à investir davantage dans des infrastructures sanitaires, sociales et éducatives à destination de ses salariés.
Paraphé au lendemain de la visite à Monrovia du président américain George W. Bush, cet accord intervient alors que la société cherche à sécuriser ses approvisionnements en caoutchouc et à redorer son blason au Liberia. Firestone fait régulièrement l’objet de critiques des ONG et de la presse internationale, qui l’accusent d’exploiter ses employés et d’avoir financé certains protagonistes de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1989 et 2003.

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